Tribulation d’un précaire – Iain Levison
A working stiff’ Manifesto
Traduit en Français par Fanchita
Gonzalez Battle
Edition Liana Levi
Iain est sorti de la fac avec une licence de lettres. Il a payé 40 000€ pour des études supérieures et se retrouve à New York, largué par sa copine et abandonnant son espoir de devenir auteur à succès. Il n’est pas devenu ouvrier parce que sa famille était ouvrière, ou encore pour une étude sociologique, comme établi. Il à été violemment déclassé, comme des millions d’Américains. Et il voit d’autant mieux la lutte entre les classes, qu’il ne nomme jamais mais dont il parle tout au long du livre.
Il nous raconte sa vie dans la classe ouvrière américaine ; passant de boulot en boulot, entre 8 et 12$ de l’heure sans sécurité sociale, sans vacances, sans droit du travail, payé juste de quoi retourner au travail le lendemain dans le même état et dans la même boite (car les capitalistes se concurrencent la main d’œuvre bon marché). Partout où il trouve du travail, il y va. Un prolétaire moderne, le prolétaire moderne que cherche à modeler la bourgeoisie capitaliste : dur au mal, résistant, flexible et polyvalent.
Le livre « tribulations d’un précaire » est un tableau sans concession de l’Amérique prolétaire, du monde de l’industrie ou des services, ou se côtoient ancien taulards, déclassés, prolétaires de toujours, où les gens se battent pour leur survie et leur dignité. Les collègues de Iain livrent leurs propres témoignages sur leurs conditions de travail.
Le livre ne fait pas de cadeaux aux exploiteurs et les décrit du point de vue de l’ouvrier, tout comme la maîtrise. Il n’idéalise pas non plus la classe ouvrière et le prolétariat, montre ses divisions et l’emprise du libéralisme sur les classes populaires américaines, d’où émergent tout de même une solidarité de classe forte.
En plus de son témoignage, le livre est agréable à lire et assez drôle.