NB : Ce n’est pas par politiquement correct que nous utilisons cette expression, mais bien parce que ce sont les situations qui créent le handicap. Si on ne peut pas franchir un trottoir inadapté, c’est bien parce que c’est le trottoir qui pose problème et pas la personne qui est sur le fauteuil !
Les capitalistes dirigent l’État bourgeois avec pour objectif de s’enrichir sans cesse, encore et encore.
Ils attaquent donc le prolétariat et les couches populaires dans l’optique de les presser toujours plus.
Cette politique contre les opprimés s’accompagne de campagnes de stigmatisation de ces opprimés afin de diviser le peuple, de l’empêcher de se révolter, de vaincre.
En ce sens, la situation des personnes en situation de handicap est exemplaire.
Elles ont toujours été attaqués par les états capitalistes, de manière encore plus violente en cas de régime fasciste : le génocide nazi comme les politiques eugénistes, les internements et les stérilisations forcés en France.
Les promesses et déclarations de Macron
Lors de sa campagne électorale, Macron a claironné que la question du handicap serait une priorité de son quinquennat.
Il a promis d’augmenter le montant de l’Allocation Adulte Handicapé.
La réalité, c’est que non seulement, l’augmentation n’est pas encore mise en place mais qu’en plus, la hausse de la CSG frappe et toutes les autres prestations ne sont pas revalorisées voire sont diminuées (complément de ressources, pension d’invalidité, prestation de compensation du handicap notamment).
En plus, augmenter le montant de l’AAH sans augmenter les budgets consacrés à cette allocation, signifie qu’il sera inévitablement plus difficile de la toucher et renforcera la concurrence entre bénéficiaires.
Macron a aussi transféré le seuil d’obligation d’embauche de travailleurs handicapés au niveau de l’entreprise. Il ne doit donc plus être respecté dans chaque établissement de l’entreprise. C’est donc une diminution de l’obligation.
En plus de ça, les enfants sont exclus du milieu scolaire.
Au niveau de l’accessibilité, les établissements recevant du public ne sont toujours pas adaptés et rien n’est fait pour que ce soit le cas prochainement malgré l’obligation réglementaire !
Comme si ça ne suffisait pas, Macron a décidé de baisser le taux de logements neufs adaptés de 100 % à 10 %. Ça veut dire que les personnes en situation de handicap ne peuvent pas vivre dans les autres logements, ne peuvent pas y être invités que ce soit pour des vacances ou pour une soirée. Et donc les handicapés sont condamnés à vivre entre eux et à ne pas fréquenter les autres personnes.
Tout ça pour faire plaisir aux trusts du bâtiment et aux promoteurs immobiliers qui fourguent des logements de merde en profitant des subventions (taux zéro, aides au logement et divers dispositifs fiscaux) pour les vendre hors de prix et profiter d’une marge confortable.
La stigmatisation et mobilisation contre les personnes en situation de handicap
Que ce soit en avançant la compassion ou la différence excluante, toute la communication du gouvernement tend à renvoyer le problème sur les personnes en situation de handicap. Les logements chers, c’est de leur faute ! Les « handicapés » reçoivent tous des prestations et sont incapables d’êtres autonomes ! Bref, l’idée véhiculée est que « les handicapés » seraient une charge pour la société !
C’est d’ailleurs des arguments communs avec ceux utilisés contre les autres populations opprimées et notamment les migrants.
On retrouve les mêmes ressorts de mobilisation. « Les handicapés » formerait un tout homogène (niant la diversité des situations individuelles), immuable (négation de l’évolution des maladies et de la survenance d’accidents), permanent (un dyslexique ou quelqu’un qui a des maux de dos serait-il toujours en situation de handicap ?) et extérieur (« les handicapés » c’est les autres).
Une fois qu’on a constitué « les handicapés » comme un groupe étranger, il est désigné comme responsable et comme les dominants ne veulent pas faire disparaître les situations de handicap, « les handicapés » deviennent le problème (comme les chômeurs le deviennent pour éviter de s’attaquer au chômage…). C’est un choix fait contre les personnes en situation de handicap, mais aussi contre toute la population, puisque chacun se retrouve inévitablement plus ou moins en situation de handicap et donc faire disparaître les situations de handicap permettrait de faciliter la vie de toute la population.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le handicap est très mal vu et que la majorité essaie de le cacher au maximum pour ne pas être stigmatisé, voire cloîtré en institution.
La société bourgeoise de Macron, c’est celle des « winners » riches et en bonne santé (ou qui le font croire) qui pillent sans scrupule les ressources aux dépens des autres. Cachés derrière leur armée et leur police, ils prônent la loi du plus fort.
La riposte
Selon un sondage commandé par APF France handicap : En juin 2018, 69% des personnes concernées par un handicap se disent « révoltés » face à la situation économique et sociale (+33 points par rapport à l’ensemble des Français), et 19% « résignés ». Au total, 85% sont très majoritairement mécontents de l’action du président de la République et de son gouvernement. A ce jour, ils ne sont donc que 15% à être satisfaits, dont seulement 2% très satisfaits.
Ils sont 74% à déplorer l’absence de tenue des engagements pris lors de la campagne du candidat, alors que le handicap devait être la priorité de son quinquennat. 59% des sondés disent n’avoir pas du tout confiance en Emmanuel Macron et son gouvernement. Cette défiance très majoritaire (plus de 80%) touche de nombreux domaines tels que l’amélioration de l’accessibilité aux lieux publics, aux transports, aux logements, ainsi que la lutte contre la pauvreté.
Alors que les associations gestionnaires institutionnalisent le handicap, en vivent et gèrent la pénurie de moyens financiers, les premiers concernés se révoltent et certains ont décidé de prendre leurs affaires en main.
Des actions ont d’ailleurs été menées à Toulouse avec une opération péage gratuit contre Vinci et le blocage du transport des pièces d’avion du trust Airbus.
Ces actions désignent le gouvernement comme le serviteur des trusts et la nécessité de les attaquer directement. Elles sont donc juste ! On à raison de se révolter !