Les 24 et 25 septembre 2018, le Palais des Congrès de Paris accueillait la 3ème édition des « Rencontres Africa », un événement « 100 % business » rassemblant des entreprises et visiteurs français et africains. Cet événement permet aux capitalistes français, entre autres, de profiter d’une plateforme de « Networking des exportateurs » ou d’un accès direct à des « Pavillons Pays d’Afrique » qui réunissent sous la bienveillance du gouvernement français (notamment par la ministre de la santé Agnès Buzyn) des personnalités du service public de plusieurs États africains, à disposition pour discuter « business » avec des investisseurs français et européens.
Alors, qui se trouvait à ces « Rencontres » ? Très majoritairement (à plus de 93%), les visiteurs africains venaient de l’ancien empire colonial français. Quant à la répartition totale des visiteurs, disponible sur le site, elle montre que ceux-ci venaient moitié de France, et moitié d’Afrique. Alors que les organisateurs se félicitent d’avoir réunis « + de 30 pays africains », la réalité montre que c’est avant tout un événement pour les impérialistes français, venus en masse défendre leurs intérêts, et non pour le continent africain.
Si l’on creuse la liste des participants, on retrouve des noms familiers : Orange, pour qui l’Afrique représente un juteux marché de plus de 5 milliards d’€ par an, Bolloré Logistics, dont la filiale Bolloré Africa Logistics représente 80 % du chiffre d’affaire, Sanofi, l’entreprise pharmaceutique française leader dans la plupart des marchés des anciennes colonies françaises en Afrique, et bien d’autres. On peut noter la récurrence d’entreprises d’export, de logistique et de pharmacie, des domaines dans lesquels l’impérialisme français se targue encore d’être influent, en grande partie justement grâce à ses accords avec les dirigeants compradores de ses semi-colonies africaines.
Ce n’est pas un hasard si ces « Rencontres Africa » émergent aujourd’hui, avec l’intensification des pénétrations impérialistes en Afrique (par les impérialistes coloniaux et néo-coloniaux comme la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, mais aussi par de nouveaux concurrents comme l’est la Chine). Ces « Rencontres », facilitant les « affaires » entre secteur privé français en quête de marchés et États africains ne sont pas anodines. Elles sont le signe que l’impérialisme français resserre son pré carré néocolonial en Afrique, afin de se préparer à faire face aux nouvelles arrivées de capitaux concurrents.
En tant que révolutionnaires dans l’État français et qu’internationalistes, il est de notre devoir de dénoncer l’impérialisme français et son emprise en Afrique et partout dans le monde !