La Cause du Peuple a interviewé un jeune lecteur en bac technologique, qui a accepté de témoigner sur les conditions d’étude pour les jeunes.
CDP : Peux-tu nous expliquer ta vision de l’éducation nationale ?
Lecteur : L’éducation nationale a pour but de former de nouveaux prolétaires. Pour parvenir à cette fin, il existe des lieux d’éducation comme les lycées.
CDP : Dans les lycées généraux il y a des bacs généraux et technologiques, quel est le tien ?
Lecteur : Je suis dans un bac technologique, on est séparés entre les bacs principaux et techniques de part les bâtiments et l’emploi du temps, on a des heures différentes, entre potes on ne peut plus vraiment se voir et on perd le contact.
CDP : Dans ta classe, quels sont les conditions ?
Lecteur : Dans mon bac techno on a une concentration sur les matières technologiques, ce qui est normal, mais on a un abandon progressif des matières culturelles comme le Français, ou l’Histoire, qui est remplacée par de la propagande, « l’éducation morale et civique » une semaine sur deux.
Tous ces changements ont pour but de nous donner moins d’accès à la culture.
CDP : Quelle est le milieu social du bac technologique ?
Pour la plupart on est des enfants de prolos, on a pas forcément eu les bon outils pour aller ailleurs, il y a même des enfants de paysans et quelques petits bourgeois mais c’est minoritaire, ils essayent de faire des combines pour aller dans les bacs généraux.
CDP : Mais du coup, il n’y a pas d’autres accès à la culture que l’école ?
Au niveau culturel on y a accès assez facilement tout de même avec internet pour les films par exemple mais on a pas accès à une culture qui peut nous émanciper en tant que classe.
CDP : Quels sont les emplois et les débouchés possibles ?
Au niveau des débouchés, si tu veux avoir un travail il faut que tu fasses un BTS sinon tu as aucune qualification, mais la plupart des BTS envoient quand même à l’usine. Si tu as un BTS tu peux trouver du travail dans le domaine de ton choix. Sinon, certains préfèrent la voie de l’encadrement et veulent devenir des chiens de garde du capital, pour écraser leurs frères et sœurs de classe. Pour ça n’importe quel bac peut suffire.
Nous remercions notre lecteur pour sa disponibilité et incitons toute personne qui voudrait témoigner sur la condition ouvrière dans l’Etat français aujourd’hui à nous contacter.