On nous raconte chaque jour que la société capitaliste n’a pas d’alternative. Elle est démocratique, les gens vivent heureux, nous sommes dans l’abondance… bref, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Si l’abondance et la richesse sont des mythes auxquels personne ne croit – il suffit de vivre avec 1000 € ou moins par mois pour s’en rendre compte, comme c’est le cas de beaucoup de travailleurs (le salaire médian des non cadres s’élevant à peine 10% au dessus du smic !), beaucoup de gens pensent encore que la société est effectivement démocratique.
Pourtant, au quotidien, on décide rarement de grand chose. On ne participe pas à décider de comment fonctionne la société. On ne dirige rien, même au niveau local.
Dès qu’on rentre dans l’usine ou dans l’entreprise, alors là, la démocratie n’est même plus un rêve. On doit obéir à tous les ordres même les plus humiliants. Les droits de bon sens sont bafoués, comme le fait de ne pas avoir le droit d’aller aux toilettes, de boire quand on a soif ou de manger quand on a faim, de se reposer quand on est trop fatigué… Dans les usines, les entrepôts, les restaurants et tous les lieux ou il y a des ouvriers, la discipline de caserne encadre les travailleurs et les travailleuses, avec des petits chefs qui n’hésitent pas à humilier les gens. Celles et ceux qui ont travaillé « à la chaîne », dans un restaurant, une usine ou un entrepôt, peuvent témoigner du caractère anti-démocratique du cheffaillon qui hurle pour faire augmenter la cadence et s’attaque à ceux qui sont trop lents.
Le plupart du temps le travail est tellement détaché de nos besoins, de nos préoccupations et de ceux de la société, le rythme est tellement séparé du rythme humain, que ça nous parait complètement grotesque.
Le travail, c’est l’activité principale de la société ; celle où est produit tout ce qui est nécessaire pour la vie humaine, et pour le reste des activités. Mais selon les intellectuels bourgeois, quand on sort du travail, on deviens un citoyen « égal aux autres » !
Pourtant, en dehors, on reste tributaire du travail : notre salaire, d’abord, détermine beaucoup de choses. Est ce qu’on peut partir en vacances ? Est ce qu’on peut se libérer du temps en payant une nounou, en prenant un appartement proche de son lieu de travail, en payant un prof particulier à son enfant plutôt que de l’aider à faire ses devoirs ou le laisser se débrouiller seul ?
Ensuite, les horaires déterminent aussi beaucoup de choses.
Enfin, on reste quand même tributaire de ce qui est produit : on ne peut acheter que ce qui est fabriqué par ces entreprises où le patron à tous les droits et où la dictature est la norme. Certains disent qu’on pourrait acheter bio, local, etc… mais les barrières qui se dressent devant nous ne sont certes pas infranchissables une à une, mais tellement nombreuses qu’on ne peut pas toutes les franchir. Il y a le temps, il y a l’argent, il y a les nécessités, les habitudes, les addictions, les problèmes du quotidien, le manque d’information…
En bref, on ne décide de rien : ni des grandes orientations de la société, ni du travail, ni de la consommation. On à jamais appris à diriger quoi que ce soit. Et on nous dis que la société est « démocratique » parce que nous avons le droit de mettre un bulletin dans une enveloppe, après des mois de débat encadrés de A à Z par les capitalistes, pour décider du visage du représentant de la bourgeoisie.
A La Cause Du Peuple, nous n’appelons pas ça une démocratie car nous ne sommes pas des hypocrites. Il s’agit de la dictature de la classe dominante, la dictature de la bourgeoisie.