C’est sur l’île de la Réunion que les contestations ont été les plus générales et déterminées, tournant à la révolte dans plusieurs quartiers immédiatement après la première journée de mobilisation. Les masses de l’île ont mis en défaut le gouvernement, obligé d’appeler à la rescousse des forces de répression depuis Mayotte et la Métropole afin de faire face à la situation.
Aujourd’hui, c’était la ministre des « outre-mer », Annick Girardin, qui venait spécialement sur l’île « rencontrer » les Gilets Jaunes et « adresser les problèmes ». Comme tous les territoires de l’ancien empire colonial français toujours dominés par la Métropole, l’île de la Réunion est une des parties de l’Etat français où les fractures sociales sont les plus fortes. Plus de 40% de taux de pauvreté, 26% de chômage, on ne peut pas s’en sortir sur l’île avec 700€ ou 800€ par mois.
L’arrivée de la ministre a été huée par une foule de manifestants, qui l’attaquaient sur la vie chère, l’absence de boulot pour le plus grand nombre et le traitement militaire de la crise sur la Réunion. Elle a ensuite pu rencontrer des « représentants » et maires, avant d’appeler au calme. Malgré cette tentative, le nombre de blocages n’a pas diminué après cet appel, mais a au contraire augmenté.
Le gouvernement, s’il tente de lâcher du lest (rappelons qu’il a déjà abandonné la taxe sur l’essence pour les entreprises et les patrons il y a quelques jours), montre tous les jours sa nature antisociale. Pendant qu’Annick Girardin promet « d’aider » la Réunion, Edouard Philippe annonce qu’il ne donnera pas de « coup de pouce » au SMIC. Ne soyons pas dupes, ce gouvernement et cet Etat ne sont pas les nôtres, ils sont des gestionnaires de classe, opposés aux masses partout dans l’Etat français, depuis les territoires colonisés de « l’outre-mer » jusqu’à la Métropole.