Nous publions cette traduction à l’occasion du 50ème anniversaire du Parti Communiste des Philippines, aujourd’hui 26 décembre 2018.
Par Jose Maria Sison
Note de l’auteur: En tant que président fondateur du Parti Communiste des Philippines, des amis universitaires, journalistes, militants et de nombreuses autres personnes m’ont demandé d’évaluer les réalisations du CPP au cours des 50 dernières années et de décrire sa situation actuelle et ses perspectives.Tous anticipent le prochain glorieux anniversaire du CPP. J’écris cet article sur la base de mes expériences précédentes et sur la base de documents accessibles au public.
Le Parti Communiste des Philippines (CPP) a été fondé le 26 décembre 1968 en tant que parti révolutionnaire du prolétariat et du peuple philippin, dirigé par le Marxisme-Léninisme-Maoïsme (MLM) afin de poursuivre la révolution inachevée lancée par le Katipunan en 1896 et de lutter pour la libération nationale et la démocratie contre l’impérialisme américain et les classes réactionnaires locales des grands compradors, propriétaires terriens et capitalistes bureaucrates.
Depuis lors, le CPP a fait de grands progrès idéologiques, politiques et organisationnelles. Ceux-ci ont été inspirés par toutes les luttes révolutionnaires passées du peuple philippin et dépassent les réalisations du Katipunan contre le colonialisme espagnol, du Parti Communiste des Îles Philippines et du Parti de l’Unité des Partis Communiste et Socialiste (MPCSP) de la période du régime colonial américain, de l’occupation fasciste japonaise et du régime néocolonial des classes réactionnaires locales serviteurs de l’impérialisme américain.
En appliquant la théorie révolutionnaire du prolétariat aux conditions et à la pratique concrètes de la révolution philippine, le CPP a produit de nombreux volumes de documents et signé des oeuvres qui constituent une contribution majeure au trésor de cette dite théorie et a propagé et développé correctement et avec succès la conscience révolutionnaire de tous les aspects de la société philippine et de tous les domaines du travail révolutionnaire : économique, politique, militaire et culturel.
Le CPP s’est systématiquement renforcé idéologiquement, politiquement et organisationnellement. Il ne s’agissait que de quelques dizaines de cadres et de membres du mouvement de masse révolutionnaire dans les années 1960. Il s’est étendu à l’ensemble du pays et est devenu encore plus profondément enraciné parmi les masses laborieuses d’ouvriers et de paysans. Il continue de tirer sa force du mouvement des masses révolutionnaires. Il s’est développé, totalisant des dizaines de milliers de cadres et de membres qui ont été testés et endurcis dans la lutte armée révolutionnaire et dans d’autres formes de lutte.
Le CPP dirige la Nouvelle Armée Populaire (NPA) qu’il a fondé le 29 mars 1969 dans le deuxième district de Tarlac. Cette armée opère maintenant dans plus de 110 fronts de guérilla couvrant une partie importante de 73 des 81 provinces philippines dans 17 régions autres que la région de la capitale nationale. Elle est assistée par la milice populaire et les unités d’autodéfense des organisations de masse. Elle suit la ligne stratégique de la guerre populaire prolongée, réalise la réforme agraire et garantit la construction et le fonctionnement du gouvernement démocratique populaire.
Le CPP est à la tête du front uni national, et de sa plus grande incarnation qu’est le Front National Démocratique des Philippines (NDFP) fondé le 24 avril 1973. Le front uni national s’appuie principalement sur l’alliance révolutionnaire de base de la classe ouvrière et de la paysannerie, gagne les couches moyennes de la bourgeoisie et tire parti des conflits entre réactionnaires pour isoler et vaincre l’ennemi, qui est la pire clique réactionnaire .
Le front uni réussit à atteindre et à rallier des millions de personnes. Il a démontré qu’il pouvait renverser la dictature fasciste de Marcos en 1986 et le régime corrompu d’Estrada en 2001. Il est nécessaire pour vaincre les cliques réactionnaires les unes après les autres et pour augmenter ainsi la force du mouvement révolutionnaire afin de renverser tout le système semi-colonial et semi-féodal, d’accomplir la révolution démocratique populaire et de jeter les bases de la révolution socialiste.
Depuis la création du CPP en 1969, les assemblées plénières du Comité Central ont été les sources les plus influentes pour résumer la situation internationale et philippine, ainsi que pour le travail et la lutte idéologiques, politiques et organisationnels de tout le Parti et du peuple, et pour exposer les priorités et tâches à accomplir pour faire avancer la révolution démocratique populaire.Entre les réunions plénières du Comité Central du CPP, le Bureau Politique et le Comité Exécutif Central ont servi d’organes décisionnels.
Guidé par le thème « Une plus grande unité, de plus grandes victoires », le CPP a tenu son deuxième congrès dans une base de guérilla du 24 octobre au 7 novembre 2016 et a synthétiser la pratique révolutionnaire du Parti en 48 ans. Le Congrès a fait le point sur les conditions objectives et subjectives actuelles et a réaffirmé la détermination du Parti à faire progresser la révolution démocratique nationale.Les décisions et résolutions du Congrès figurent dans son communiqué du 29 mars 2017.
1. Accomplissements Idéologiques du CPP
Le CPP a une compréhension complète et profonde du Marxisme-Léninisme-Maoïsme. Il a publié les classiques de Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Zedong, ainsi que ses documents de base et les ouvrages de ses cadres dirigeants sur les principes de base de la théorie Marxiste-Léniniste-Maoïste dans divers domaines. En adoptant cette théorie révolutionnaire du prolétariat comme guide théorique, le CPP l’a intégrée à l’histoire et aux conditions concrètes du peuple et du prolétariat philippin.
Le CPP a tracé les grandes lignes de l’histoire des Philippines : le communalisme et l’esclavage patriarcal à l’époque précoloniale, le féodalisme sous le colonialisme espagnol, le semi-féodalisme sous le colonialisme américain et la société semi-coloniale et semi-féodale depuis l’octroi par les États-Unis de l’indépendance nominale aux Philippines en 1946. Le CPP a défini le caractère de la société philippine sur la base de l’analyse de l’histoire des Philippines et des circonstances concrètes, ainsi que sa ligne politique générale de lutte, ses forces motrices, ses adversaires, les étapes et l’avenir de la révolution philippine.
Le CPP a mis en avant la ligne générale de la révolution démocratique populaire, avec une perspective socialiste contre les conditions semi-coloniales et semi-féodales. Il s’agit d’une révolution menée par le prolétariat et non plus par la bourgeoisie, en cohérence avec l’ère mondiale de l’impérialisme moderne et de la révolution prolétarienne. Sous la direction du prolétariat, avec le CPP comme parti d’avant-garde, le peuple philippin peut passer de l’achèvement fondamental de la révolution de nouvelle démocratie (le renversement du système dirigeant semi-colonial et semi-féodal) au début de la révolution socialiste.
Le CPP a appliqué le Marxisme-Léninisme pour définir les nouvelles étapes démocratiques et socialistes de la révolution philippine. Il a également appliqué le Maoïsme pour lutter contre le révisionnisme moderne et garantir un avenir où le socialisme serait consolidé et pour empêcher la restauration du capitalisme. Pendant quelques années, à partir de 1963, les fondateurs du CPP ont été éclairés par la ligne Marxiste-Léniniste contre le révisionnisme moderne centré sur le Parti Communiste de l’Union Soviétique et le caractère révisionniste du MPCSP.
En sortant du MPCSP, ils ont lancé le Premier Grand Mouvement de Rectification en 1966. Il a critiqué et rectifié les erreurs subjectivistes et opportunistes de « gauche » et de droite de 1942 à 1966, année où un descendant de la famille Lava a imposé sa ligne révisionniste et s’est emparé de la direction du MPCSP. Les dirigeants prolétariens issus des mouvements ouvriers et des organisations de masse de jeunes ont poursuivi le mouvement de rectification et ont jeté les bases de la fondation du Parti Communiste des Philippines de 1966 à 1968.
Le CPP a établi, clarifié et développé les principes et les politiques pour gagner la révolution de nouvelle démocratie dans une perspective socialiste en utilisant les trois armes principales du peuple philippin : le parti révolutionnaire du prolétariat, la guerre populaire et la politique du front uni. Il a pratiqué la critique et l’autocritique des erreurs et des lacunes lors de l’analyse et de l’évaluation des travaux en cours. Il a donc toujours amélioré le mode et le style de travail et obtenu de meilleurs résultats.
Le CPP a mené des mouvements de rectification pour surmonter des erreurs majeures d’ordre idéologique, politique et organisationnel. Il a mené avec succès le Deuxième Grand Mouvement de Rectification de 1992 à 1998 en tant que mouvement d’éducation Marxiste-Léninisme-Maoïste pour critiquer et répudier les grandes erreurs subjectivistes et opportunistes « de gauche » et de droite de 1981 à 1992.
Ce Mouvement a réfutait la notion subjectiviste que la dictature fasciste de Marcos aurait rendu l’économie des Philippines capitaliste et industrielle. Cette erreur subjectiviste avait donné lieu à des erreurs opportunistes de droite et de « gauche ». Les opportunistes de droite ont plaidé pour un front uni sans la direction du prolétariat révolutionnaire et pour se prosterner devant les réactionnaires anti-Marcos, les opportunistes « de gauche » ont rejeté la ligne stratégique de la Guerre Populaire de Mao et ont promu l’aventurisme et une régularisation prématurée de la NPA au détriment du travail de masse.
Actuellement, le CPP est soumis à la critique et à la rectification, entre autres, du phénomène de conservatisme, qui insiste excessivement sur le travail de masse, privilégie involontairement le style des bandes rebelles itinérantes et néglige la nécessité d’intensifier les offensives tactiques de guérilla afin d’annihiler les forces ennemies et de récupérer leurs armes, d’assurer le développement complet de la défensive stratégique et d’atteindre l’équilibre stratégique dans la guerre populaire.
Le CPP a formé des dizaines de milliers de cadres et de membres du Parti à la théorie et à la pratique du MLM en leur proposant trois niveaux d’études : basique, intermédiaire et avancé. Ces cadres constituent le noyau dur toujours croissant du mouvement de masse révolutionnaire, d’institutions de types divers et de domaines de travail spécialisés. L’éducation du Parti est censée éclairer et inspirer les cadres et les membres du Parti parmi les masses laborieuses d’ouvriers et de paysans, ainsi que parmi les couches sociales moyennes de la bourgeoisie.
Le cours de base du Parti fournit aux cadres et aux membres du Parti une connaissance de l’histoire des Philippines, des problèmes fondamentaux du peuple philippin et de la révolution démocratique populaire; le cours intermédiaire du Parti, une connaissance sur la construction du parti, sur l’armée populaire et sur le front uni avec une étude comparative des révolutions réussies menées par le prolétariat; et le cours avancé du Parti donne une connaissance approfondie de la philosophie matérialiste, de l’économie politique, du socialisme scientifique, de la stratégie et des tactiques de la révolution prolétarienne et du mouvement communiste international.
Le CPP a grandement contribué au trésor mondial du Marxisme-Léninisme-Maoïsme en publiant des documents idéologiques et politiques et en rédigeant des ouvrages écrits par les organes dirigeants et les cadres du CPP pour déclarer la position du Parti sur des questions théoriques et pratiques, pour bâtir et développer le Parti, l’armée populaire et le front uni, pour critiquer et corriger les erreurs et les manques et pour avoir analyser et combattu l’impérialisme et la réaction aux Philippines et à l’étranger. Nombre de ces travaux ont atteint un niveau nécessaire pour l’étude théorique ou doctrinale.
À l’échelle nationale et mondiale, le CPP s’est distingué par sa détermination à résister au révisionnisme moderne, au réformisme et à l’opportunisme et à défendre un avenir socialiste et communiste pour l’humanité. Il a contribué à l’analyse du révisionnisme moderne jusqu’à la restauration complète du capitalisme dans les anciens pays socialistes et à l’effondrement de l’Union Soviétique dans les années 1989 à 1991. Le document « Défense du Socialisme contre le Révisionnisme Moderne » du CPP est un texte avidement étudié et apprécié du mouvement communiste international.
Le CPP a analysé et combattu les offensives idéologiques contre le Marxisme-Léninisme-Maoïsme et les monstruosités de la politique économique néolibérale sous l’impulsion des États-Unis et de la politique néoconservatrice d’intervention et d’agression. Celles-ci ont accéléré le déclin stratégique des États-Unis depuis que cette superpuissance semblait avoir gagné la guerre froide en 1991 lors de l’effondrement de l’Union Soviétique. Les États-Unis ont sapé leur position en tant que seule superpuissance et s’éloignent de l’apogée de leur puissance mondiale. C’est toujours une puissance capitaliste majeure et elle tente désespérément et en vain de maintenir l’hégémonie générale dans un monde multipolaire.
Le CPP a défini la situation mondiale actuelle comme étant encore l’ère de l’impérialisme moderne et de la révolution prolétarienne et une période d’intensification des contradictions inter-impérialistes, du désordre social et des guerres d’agression dans la transition vers un monde de révolutions prolétariennes et de mouvements de libération nationale depuis la restauration complète du capitalisme en Union Soviétique, en Chine et en Europe de l’Est.
Les documents et articles de la direction centrale du CPP sur les questions philippines et internationales sont hautement respectés aux niveaux national et international, car ils sont le produit du mouvement révolutionnaire en pleine croissance aux Philippines, qui a surmonté les assauts les plus brutaux de l’impérialisme américain et de la réaction locale et qui a lutté idéologiquement avec succès contre l’impérialisme, le révisionnisme et la réaction. Cette lutte a pour but un changement révolutionnaire aux Philippines, dans l’esprit de l’internationalisme prolétarien et de la solidarité anti-impérialiste entre les peuples.
Le Deuxième Congrès du CPP a réaffirmé la ligne idéologique du Marxisme-Léninisme-Maoïsme. Il a modifié la Constitution du CPP pour refléter l’expérience du Parti dans l’application de la théorie Marxiste-Léniniste-Maoïste à la pratique révolutionnaire concrète. Il s’est félicité des contributions des cadres et des membres du Parti à la construction idéologique du Parti et a soutenu les mouvements de rectification contre le subjectivisme et l’opportunisme.Il a décidé d’étudier et d’apprendre des leçons positives et négatives antérieures et actuelles en matière de travail idéologique et de lutte, et a propagé la dialectique matérialiste et la position, la pensée et l’action prolétarienne.
2. Accomplissements Politiques du CPP
Le CPP a correctement décrit la société philippine comme semi-coloniale et semi-féodale et a formulé le programme de révolution démocratique populaire dans une perspective socialiste à l’ère de l’impérialisme moderne et de la révolution prolétarienne. La classe dirigeante de la révolution est la classe ouvrière. Elle s’appuie principalement sur son alliance fondamentale avec la paysannerie, gagne la petite bourgeoisie urbaine et gagne la moyenne bourgeoisie afin d’isoler et de vaincre les classes dirigeantes de la grande bourgeoisie comprador, de la classe des propriétaires terriens et des capitalistes bureaucratiques soumis à l’impérialisme américain.
Le CPP s’est construit en tant que parti révolutionnaire prolétarien fort, en mettant en œuvre avec succès la ligne générale de la révolution démocratique populaire au travers de la guerre populaire prolongée. Il s’est étendu à l’échelle du pays et s’est profondément enraciné parmi les masses laborieuses d’ouvriers et de paysans. Il a construit l’armée populaire et le front uni national afin de les utiliser comme des armes de la révolution et du peuple. Ainsi, il a attisé, organisé et mobilisé des millions de personnes pour former un puissant mouvement de masse révolutionnaire composé d’ouvriers, de paysans, de minorités nationales, de jeunes, de femmes, de professionnels, de travailleurs culturels et d’autres secteurs dans toutes les régions du pays.
Le CPP a construit et dirigé la Nouvelle Armée Populaire (NPA). C’est l’armée populaire la plus puissante construite depuis la défaite de l’armée révolutionnaire philippine par l’impérialisme américain en 1902 et depuis que l’ossature de l’Hukbong Mapagpalaya ng Bayan ne soit détruit en 1952. La puissance armée actuel de la NPA en terme d’armes de haut calibre est supérieur aux 5 600 hommes enregistrés lors de l’assemblée plénière de 1985 du Comité Central du CPP.
Cela va à l’encontre de l’affirmation de l’ennemi selon laquelle la NPA en avait 25 000 au milieu des années 80 et qu’elle n’en ait plus que 2 000 à présent. Et pourtant, le tyran Duterte et ses sbires militaires ont déclaré avoir provoqué la reddition et la mort de plus de 7 000 commandants et combattants rouges, tout en tuant des civils et recueillant à titre privé de l’argent à cette fin.
La NPA est l’arme principale du peuple pour vaincre l’ennemi et gagner la révolution. Sans elle, le peuple n’a rien. Elle accomplit trois tâches essentielles: la lutte armée révolutionnaire, la révolution agraire et la construction de base de masse. Elle mène une guerre de mouvements fluides et utilise les tactiques de concentration, de dispersion et de changement selon les circonstances. Elle suit la stratégie de la guerre populaire prolongée, avec ses trois étapes stratégiques : la défensive, l’équilibre et l’offensive.
La NPA applique un principe de direction idéologique et politique centralisé et d’opérations décentralisées, ce qui convient parfaitement au caractère archipélagique des Philippines. La direction central du Parti publie des directives opérationnelles à mettre en œuvre aux niveaux national, régional et inférieurs. Actuellement, la NPA mène victorieusement une guerre de guérilla intense qui s’appuie sur une base de masse de plus en plus étendue et de plus en plus profonde, afin de passer de la défensive stratégique à l’équilibre stratégique.
La NPA dispose d’un commandement opérationnel national efficace, composé de plusieurs départements (politique, formation du personnel, renseignement, logistique, fournitures, médical et technique) et de niveaux de commandement inférieurs jusqu’au niveau de base. Elle a des milliers de combattants révolutionnaires qui sont disciplinés et ont un moral de combat élevé. Ils ont suivi une formation politico-militaire à différents niveaux, ils sont armés de fusils de haut calibre, et sont forgés dans la lutte armée et ont de diverses capacités qu’ils mettent au service du peuple.
Ils constituent une force de combat, d’entraînement politico-militaire, de propagande et d’agitation, d’organisation de masses, de production, de soins médicaux, de travail culturel, de protection de l’environnement et de secours en cas de catastrophe. Mais ils cèdent des fonctions non militaires aux organes locaux du pouvoir politique et aux organisations de masse afin de pouvoir mener des offensives tactiques et d’ouvrir de nouvelles zones de guérilla.
La NPA est assistée par des dizaines de milliers d’hommes et de femmes de la milice populaire et par des centaines de milliers dans des unités d’autodéfense d’organisations de masse. Elle opère sur plus de 110 fronts de guérillas, qui occupent une partie importante de 17 régions et de 73 des 81 provinces philippines. Elle est de plus en plus capable d’annihiler les unités de l’armée, de la police et des forces paramilitaires du système au pouvoir afin d’accroître la puissance de ses unités de combat et d’affaiblir et de démanteler les forces ennemies.
L’impérialisme américain et ses marionnettes ont déclenché toutes sortes d’attaques militaires, à l’exclusion d’une guerre d’agression, et ont déchaîné la dictature fasciste de la clique dirigeante US-Marcos pendant 14 ans. Des plans opérationnels stratégiques ont été initiés par les États-Unis, du régime fasciste Marcos en passant par les régimes pseudo démocratiques Aquino, Ramos, Estrada, Macapagal-Arroyo et Aquino II jusqu’au régime actuel de Duterte, tous soutenus et armés par l’impérialisme américain.
Le régime fasciste de Marcos n’a pas pu détruire la NPA alors que celle-ci était encore petite et faible, mais a involontairement réussi à créer les conditions d’une guerre populaire encore plus fertile. Marcos le despote est devenu connu comme le meilleur recruteur et officier d’approvisionnement parce que, par ses politiques oppressives et d’exploitation et par ses actes, il a involontairement incité les gens à rejoindre la NPA, et parce qu’il a envoyé ses subordonnés armés attaquer la NPA, ils ont fini par se faire prendre dans une embuscade et ont cédé leurs armes et équipements à la NPA. Ainsi, la NPA s’est renforcée et a réussi à contribuer de manière significative à l’affaiblissement et à la chute du régime fasciste. Elle continue de contribuer de manière significative à l’affaiblissement de l’ensemble du système au pouvoir.
Les plus hautes éloges qui ont été adressés à la NPA viennent involontairement des dirigeants du système réactionnaire qui ont toujours considéré la NPA comme la menace sécuritaire numéro 1 pour leur État contre-révolutionnaire. Mais d’une autre manière, la république néocoloniale des Philippines a reconnu le NDFP comme représentant du CPP, de la NPA et d’autres forces et peuples révolutionnaires et a jugé nécessaire de faire participer le NDFP à des négociations de paix.
En développant l’alliance de la classe ouvrière avec la paysannerie dans le front uni anti-féodal, le CPP a correctement choisi de compter sur les paysans pauvres, de gagner les paysans moyens et de neutraliser les paysans riches afin d’isoler et de détruire le pouvoir de la classe des propriétaires terriens. Le CPP et la NPA jouent un rôle clé dans la réalisation de la révolution agraire comme contenu principal de la révolution démocratique.
En fonction des circonstances, ils ont mis en œuvre des programmes de réforme agraire minimum et maximum. Le programme minimum comprend la réduction de la rente, la suppression de l’usure, la fixation de prix équitables à la production, la promotion de la production agricole et l’occupation occasionnelle par des familles indépendantes et une coopération rudimentaire. Le programme maximum implique la confiscation des terres des propriétaires et des accapareurs de terres, ainsi que la distribution gratuite des terres et la coopération agricole par étapes.
Tout en encourageant le mouvement paysan en faveur de la réforme agraire, et en lui donnant cours, le CPP amène la NPA à garantir que la classe des propriétaires et l’État réactionnaire ne puissent pas entraver la réforme agraire ; à vaincre les propriétaires despotiques et à distribuer les terres à ceux qui l’utilisent ; et à démanteler les terres saisies par les propriétaires de plantations corporatifs et bureaucratiques et à procéder à la restitution de la terre aux peuples autochtones et aux colons pauvres. La NPA a également le devoir de faire respecter les lois du gouvernement populaire, en particulier pour les entreprises qui réduisent la surface disponible pour la réforme agraire et qui nuisent à l’agriculture et à l’environnement.
Grâce à l’armée populaire et à l’avancée de la guerre populaire, le CPP a été en mesure de mettre en place les organes locaux du pouvoir politique dans tout le pays, à partir du niveau du barangay. Au niveau du barangay, les comités d’organisation du barangay sont nommés, puis les comités révolutionnaires du barangay sont élus. Les organes locaux du pouvoir politique constituent le gouvernement démocratique populaire, composé de travailleurs et de paysans opposés au gouvernement réactionnaire des grands compradores, de propriétaires terriens et de capitalistes bureaucratiques.
Ils sont composés des représentants des cadres du parti, des masses et des personnes techniquement capables. Ils encadrent et supervisent l’organisation de masse, l’éducation publique, la production, les finances, l’autodéfense, la santé et l’assainissement, les affaires culturelles, la protection de l’environnement, les secours en cas de catastrophe et le redressement et le règlement des différends. Ils sont responsables de la milice populaire et du tribunal populaire au niveau approprié.
Deux gouvernements en conflit existent aux Philippines. Les réactionnaires disent des bêtises chaque fois qu’ils disent que les révolutionnaires n’ont rien accompli depuis 50 ans en ne pouvant pas s’emparer du palais présidentiel à Manille. Ils sont encore plus absurdes quand ils essaient de nier l’existence et le statut belligérant du gouvernement démocratique populaire et pour le rejeter comme un simple acteur non gouvernemental.
En fait, ce gouvernement, dûment constitué par les ouvriers et les paysans, se développe et avance, vague après vague, jusqu’à ce qu’il puisse renverser tous les niveaux du gouvernement réactionnaire. À certains niveaux et dans de nombreuses régions des Philippines, le gouvernement réactionnaire ne peut fonctionner sans que ses responsables locaux n’obtiennent l’autorisation ou la collaboration du gouvernement révolutionnaire.
À l’heure actuelle, le gouvernement démocratique populaire a des millions de personnes sous sa gouvernance et son influence. Il tient compte de la ligne de classe dans le front uni national et le front uni anti-féodal pour pouvoir gouverner les organisations de masse révolutionnaires et les larges masses du peuple. La politique du front uni guide la guerre populaire ainsi que les différentes formes de luttes légales dans les zones urbaines afin de promouvoir la révolution armée et de susciter le soutien du peuple par millions.
Le CPP a construit le front uni comme une arme du peuple pour la lutte armée et légale. Le front uni s’incarne dans le Front National Démocratique des Philippines qui est l’organisation de front uni la plus grande et la plus consolidée. Le NDFP est composé de 18 organisations alliées liées entre elles par des principes et des politiques patriotiques et progressistes. Il a la souplesse nécessaire pour devenir la base d’un front uni encore plus large qui tire parti des contradictions entre les réactionnaires pour isoler et vaincre l’ennemi actuel, qui est la clique la plus réactionnaire du pays.
Sous la direction du CPP, le large front uni a réussi à deux reprises à renverser le régime réactionnaire. D’abord, il a réussi à combattre, à saper et à renverser la dictature fasciste de Marcos de 1972 à 1986 et à renverser le régime corrompu d’Estrada en 2001. Même sans déployer des unités de l’armée populaire dans les villes aux côté des partisans armés urbains, les larges masses populaires se sont rassemblées pour manifester leur haine envers la clique dirigeante et, par la suite, les forces armées réactionnaires ont refusé d’obéir aux ordres d’attaquer le peuple et ont décidé de retirer leur soutien au souverain détesté.
Pour marquer ses réalisations politiques, le CPP a tiré des enseignements des résumés périodiques et opportuns des expériences et des enseignements et a appris à la fois des enseignements positifs et négatifs. Il a suivi la ligne générale de la révolution démocratique populaire et la stratégie et les tactiques de la guerre populaire prolongée. Ses réalisations et ses modèles de réussite exemplaires ont été reconnus et ont inspiré ses autres succès dans le travail et la lutte révolutionnaires. Les erreurs et manques majeurs et mineurs ont été critiqués et corrigés dans le cours normal de la critique et de l’autocritique.
Un mouvement de rectification de plus longue durée et avec le degré d’intensité approprié a été mis en œuvre pour faire face aux erreurs majeures d’opportunisme de droite et « de gauche » qui persistent et menacent la vie même du Parti tout entier ou d’une partie importante de celui-ci. Le CPP a tiré les enseignements du Premier Mouvement de Rectification qui avait critiqué et répudié l’opportunisme de droite de Vicente Lava de 1942 à 1946, l’opportunisme « de gauche » de Jose Lava de 1948 à 1950 et l’opportunisme de droite de Jesus Lava à partir de 1950.
Le Second Grand Mouvement de Rectification a critiqué, répudié et corrigé l’erreur opportuniste de droite consistant à retirer la direction du Parti et de la classe ouvrière du front uni national supposément pour attirer plus de gens et faire du front uni l’arme principale de la lutte ; et plusieurs tendances d’opportunisme « de gauche », dont la plus dommageable a mis l’accent sur la verticalisation de la NPA au détriment du déploiement horizontal de la NPA dans le travail de masse et qui en plus d’échecs, a conduit à blâmer ceux qui étaient étiquetés comme taupes et à les soumettre à des punitions sans procès en bonne et due forme.
Dans l’ensemble, le CPP a tiré des enseignements du Second Grand Mouvement de Rectification en développant l’équilibre entre la lutte armée et le travail de masse via un centre de gravité pour une force relativement concentrée (par exemple, le peloton de commandement d’une compagnie ou l’escouade de commandement d’un peloton) et une force relativement dispersée pour le travail de masse (les deux tiers d’une formation déployée à plus grande échelle). La ligne de la NPA est de mener une guérilla intense et extensive sur la base d’une base de masse toujours plus large et plus profonde. Cependant, les tendances erronées de conservatisme et d’agir en bandes rebelles itinérantes, qui négligent de mener des offensives tactiques de guérilla en mettant trop l’accent sur le travail de masse d’équipes de propagande armée, ont affecté certaines régions pendant de longues périodes, notamment à Luzon et dans les Visayas.
Même le travail de masse est attaqué et finit par disparaître lorsque les escadrons ou les unités de propagande armée pensent et agissent comme des bandes rebelles itinérantes, car la direction du Parti et le commandement de la NPA ne planifient et ne lancent pas d’offensives tactiques pour prendre des initiatives dans la guerre populaire et n’augmentent pas les effectifs de l’armée populaire. Sans centre de gravité et sans être déployés de manière excessive, les escadrons et les équipes de propagande armée peuvent facilement être mis en position de défense et perdre leur position aux forces ennemies. C’est juste que le conservatisme et le mode de bande rebelle itinérante soient critiqués et rectifiés.
Le CPP a excellé dans la direction de la révolution armée et fait partie des révolutions armées les plus anciennes, les plus fortes et les plus dynamiques en matière de libération nationale, de démocratie et de socialisme dans le monde entier. Cette révolution armée a prouvé que la théorie et la pratique de la guerre populaire de Mao étaient correctes, et que le développement de cette théorie et de cette pratique par les dirigeants du CPP conformément aux caractéristiques spécifiques des Philippines en termes de terrain social et physique, avec la population paysanne comme classe la plus nombreuse de l’archipel montagneux est correct également.
À l’heure actuelle, si la révolution philippine est la plus remarquable, c’est parce qu’elle a vaincu une longue dictature fasciste et une longue série de plans de campagnes opérationnelles stratégiques de régimes pseudo-démocratiques alignés sur les États-Unis pour la détruire. Les forces révolutionnaires et le peuple sont devenus forts précisément en combattant toute la série de plans opérationnels stratégiques entrepris par les États-Unis avec la collaboration des régimes fantoches philippins. Ils ont également combattu et empêché toute tentative de saper et d’affaiblir la révolution armée par du révisionnisme moderne, du réformisme et de l’opportunisme .
La ligne de développement et d’avancement de la guerre populaire va de la défensive stratégique à l’équilibre stratégique et finalement à la contre-offensive stratégique pour parvenir à la victoire totale. Le système au pouvoir connaît une crise chronique, continue de pourrir et rend le terrain encore plus fertile pour la guerre populaire. Sous la direction du CPP, la NPA doit anéantir de plus en plus de forces ennemies pour se renforcer, démoraliser l’ennemi dans son ensemble et élever le moral de combat de la population et provoquer la désintégration des réactionnaires et leurs forces armées.
En raison du succès de la guerre populaire aux Philippines, le CPP jouit d’un prestige élevé dans le monde et diffuse des informations sur la révolution philippine afin d’inspirer d’autres peuples et de rechercher la solidarité et le soutien de la communauté internationale. Les millions de Philippins qui ont cherché un emploi à l’étranger constituent une cible majeure du travail de masse pour soutenir le mouvement révolutionnaire dans leur pays d’origine et constituent également une base solide pour le travail politique international du CPP. Le CPP est actif dans le renforcement du noyau révolutionnaire dans les formations de masse et les mouvements de Philippins d’outre-mer, ainsi que dans les organisations internationales de partis communistes et ouvriers et d’organisations de solidarité internationales.
La révolution philippine dirigée par le CPP a servi de torche à la révolution prolétarienne mondiale et aux mouvements pour la libération nationale, la démocratie et le socialisme dans divers pays au cours de la période actuelle d’intensification des contradictions entre les puissances impérialistes, des guerres d’agression et de l’intensification de l’oppression et de l’exploitation dans tous les pays dominés par l’impérialisme. Le CPP joue un rôle remarquable en dirigeant une révolution dans la période de transition vers la résurgence mondiale des mouvements révolutionnaires du prolétariat et du peuple.Ce n’est qu’en combattant et en vainquant l’impérialisme et toute réaction que le monde pourra progresser vers le socialisme et l’avenir communiste.
Le deuxième congrès du CPP a mis à jour le programme pour une Révolution Démocratique Populaire sur la base d’une critique actualisée du système de gouvernement semi-colonial et semi-féodal.Cela intègre les leçons accumulées par le Parti au cours de la conduite de la guerre populaire et des luttes démocratiques de masse. La stratégie et les tactiques ont été clarifiées pour profiter du déclin stratégique de l’impérialisme américain, de l’aggravation de la crise du système de gouvernement national et du système capitaliste mondial.Le Comité Central nouvellement élu a dressé le bilan de la situation nationale et internationale actuelle, ainsi que de la force actuelle du Parti et du large éventail des forces révolutionnaires et des alliés. Il a approuvé le programme triennal du Parti et l’a ensuite étendu à un programme quinquennal.
3. Accomplissements organisationnels du CPP
Le CPP a réussi à diriger la révolution philippine, car il s’est construit en tant qu’organisation solide. À chaque étape de son développement, il a suivi le principe du centralisme démocratique sous la direction du Marxisme-Léninisme-Maoïsme et la ligne générale de la révolution démocratique populaire par la guerre populaire prolongée. C’est un commandement centralisé basé sur la démocratie.
Le Parti tout entier suit son Comité Central et les organes inférieurs suivent l’organe supérieur. Mais à tous les niveaux du processus décisionnel, les processus démocratiques sont suivis, l’organe dirigeant prenant en compte les rapports et les recommandations des organes inférieurs et la majorité l’emportant sur le vote. Les membres de la minorité ont le droit de réserver leur opinion mais doivent suivre le vote de la majorité par discipline. De telles décisions peuvent êtres justifiées, modifiées ou entièrement changées sur la base de nouvelles pratiques révolutionnaires.
Le CPP a pu être créé en 1968 car il avait été précédé par le développement d’un mouvement de masse déterminé et militant, qui avait commencé parmi les travailleurs et les jeunes de 1959 à 1962, même si les cadres révolutionnaires prolétariens devaient d’abord adhérer au MPCSP de 1962 à 1966.
Lorsque les cadres révolutionnaires prolétariens du mouvement de la jeunesse et du mouvement ouvrier et paysan se sont ralliés en 1962, ils ont pu former rapidement une organisation révolutionnaire prolétarienne au sein du Lapiang Manggagawa (Parti des travailleurs), de Malayang Samahan ng mga Magsasaka (Association des Paysans Libres) et de Kabataang Makabayan.
En tant qu’organisation de masse globale de la jeunesse, consacrée à la révolution de nouvelle démocratie et à la direction de la classe ouvrière, le Kabataang Makabayan a été en mesure d’élargir son organisation à l’échelle nationale à partir de 1964 et de stimuler la création d’autres types d’organisations de diverses classes et secteurs.
Le KM avait pour membres les jeunes hommes et femmes de la classe ouvrière, des paysans, des étudiants, des enseignants, d’autres professionnels et d’autres secteurs de la société. Il a facilité la propagation nationale du CPP parce que son noyau de cadres révolutionnaires prolétariens formait un nombre toujours croissant d’activistes de masse à la fois pour la révolution démocratique nationale et pour la théorie et la pratique du Marxisme-Léninisme-Maoïsme.
Le KM a mis à profit sa coopération avec Lapiang Manggagawa et ses syndicats afin de recruter des membres de la classe ouvrière et d’initier la construction de nouveaux syndicats révolutionnaires dans la région de la capitale nationale et à l’échelle nationale. De même, il a eu recours à la coopération de MASAKA dans les régions du Luçon centrale et du Tagalog méridional pour recruter des membres du KM appartenant aux rangs des jeunes paysans, mais a ensuite formé des associations paysannes dans d’autres régions.
Au moment où se tenait son congrès fondateur, avec des dizaines de cadres et de membres du parti représentés par douze délégués, le CPP pouvait s’appuyer sur une base de masse nationale et commencer à s’enraciner plus profondément parmi les masses laborieuses d’ouvriers et de paysans. Dans le même temps, il avait acquis une notoriété nationale parce qu’il avait une base de masse importante parmi la jeunesse éduquée, y compris les étudiants, les jeunes enseignants et autres professionnels.
Dans toute la seconde moitié des années 1960, le KM a été le fer de lance du mouvement de masse sur les questions nationales ainsi que sur les questions internationales, notamment la guerre d’agression américaine contre le Vietnam. Après sa création en 1968, le CPP pouvait exercer immédiatement un leadership efficace dans le mouvement de masse. Ainsi, il dirigea la montée du mouvement de masse ouvert en 1969, la Tempête du Premier Trimestre de 1970 et le mouvement de masse de protestation jusqu’au 21 septembre 1972, date à laquelle Marcos proclama la loi martiale et imposa la dictature fasciste à la population.
Depuis sa création, le CPP a déployé des efforts considérables pour recruter ses membres parmi les divers types d’organisations de masse et créer des groupes du Parti à tous les niveaux. Il a également formé des organisations du Parti au sein d’usines, d’institutions et de communautés urbaines et rurales. Lorsque le CPP a fondé la NPA, il l’a constitué sous le leadership absolu du CPP par l’intermédiaire du Comité Central, du Bureau Politique et de la Commission Militaire. En même temps, il a construit les organisations du Parti au sein de la NPA à tous les niveaux.
Le CPP est maintenant en mesure d’augmenter le nombre de ses membres de dizaines de milliers à plusieurs centaines de milliers, conformément à ses responsabilités croissantes. Il s’est construit avec succès dans les 18 régions des Philippines et a également créé des commandements opérationnels régionaux de la NPA dans 17 régions. Il a encouragé le Front National Démocratique des Philippines et ses 18 organisations alliées à se constituer en organisations de masse révolutionnaires clandestines. Celles-ci sont différentes des organisations de masse légales de BAYAN et d’autres alliances démocratiques nationales légales.
À diverses étapes du développement organisationnel du CPP, diverses organisations régionales du parti ont acquis une importance nationale en raison de la force remarquable des masses révolutionnaires et des offensives tactiques victorieuses de la NPA sous la direction du CPP. Luçon Centrale, en particulier Tarlac, s’est démarqué à partir de 1969 ; Cagayan Valley, en particulier Isabela à partir de 1971 ; Les provinces du sud de Luçon, du sud du tagalog et du Bicol à partir de 1972, les Visayas occidentales, en particulier les îles Panay et Negros à partir de 1973 ; La région d’Ilocos-Montañosa-Pangasinan, en particulier d’Ifugao à partir de 1974 ; et les Visayas orientales, en particulier Samar, et Mindanao à partir de 1975.
Les différents comités régionaux du Parti peuvent résumer leurs expériences historiques respectives pour montrer comment le Parti, la NPA et le front uni ont été initiés et se sont développés dans leurs régions respectives et à l’échelle nationale. Ils peuvent parler de leurs relations avec le Comité Central du Parti et de l’ expérience des commissions interrégionales et de leur coopération afin d’alléger ou de réduire la charge qui incombe au Comité Central.
La direction centrale du CPP a veillé à ce que des organisations régionales du Parti plus fortes servent de base pour aider les organisations régionales du Parti plus faibles en termes d’éducation, de formation, de cadres compétents, de commandants et de ressources. Elle a toujours fait de son mieux pour donner des directives à toute partie du mouvement révolutionnaire attaquée par l’ennemi afin de résoudre ses propres problèmes et pour exhorter les autres organisations régionales du Parti à intensifier leurs propres offensives afin de soulager les camarades attaqués dans d’autres régions et obliger l’ennemi à payer cher ses attaques dans d’autres régions.
Le CPP a été attentif et a surmonté les cas de bureaucratisme, de sectarisme et d’ultra-démocratie. La direction centralisée et la hiérarchie des organes dirigeants sont respectées, mais le CPP critique et répudie l’imposition d’une autorité absolue sans fondement sur les faits et les raisonnements exposés dans le processus démocratique. Le CPP évite également le sectarisme, qui sert simplement les intérêts de tout ou partie du parti, sans tenir dûment compte des intérêts légitimes des autres forces politiques et des larges masses. Le CPP évite l’ultra démocratie, le libéralisme et l’anarchie, car ils rompent l’unité et la discipline nécessaires pour renforcer les rangs de la révolution et affronter l’ennemi.
Malgré ses grandes réalisations organisationnelles, le CPP peut améliorer son travail et son style de travail. Les réunions prolongées et retardées ont des conséquences néfastes et détournent l’attention de la solution rapide des problèmes. Lorsqu’un niveau supérieur de direction prend part à des réunions prolongées et retardées, les niveaux inférieurs ont tendance à suivre ce style et perdent donc beaucoup de temps pour le travail révolutionnaire. Les réunions les plus approfondies, avec les meilleures des conclusions et les meilleurs documents possibles, peuvent également s’avérer inefficaces si l’organe directeur concerné ne donne pas les directives urgentes nécessaires sur la base des circonstances actuelles et de l’évolution de la situation entre les réunions.
Le CPP est solide sur le plan organisationnel, car il s’appuie sur ses forces antérieures et examine sérieusement ses erreurs et ses faiblesses qu’il est toujours déterminé à critiquer et à corriger. La force actuelle du CPP de dizaines de milliers de personnes peut atteindre le niveau de centaines de milliers. Ceux-ci sont nécessaires pour répondre à la demande croissante de cadres du Parti pour divers types de travaux dans la lutte révolutionnaire. Le stock précédent de cadres et de membres du Parti constitue la base de l’élargissement du Parti, conformément à l’avancée accélérée de la révolution.
Il n’y a rien d’obscur ou de trop compliqué pour que les organes dirigeants du Parti et des unités spécifiques puissent planifier et mener à bien l’élargissement de la composition du Parti. Le domaine de recrutement est le mouvement de masse. Un militant ou militante de masse devient un candidat-membre du parti en acceptant la constitution et le programme du Parti et devient membre à part entière du Parti au moment où il ou elle termine le cours élémentaire d’éducation du Parti. Le Parti a des instructeurs politiques compétents et consciencieux. Le matériel d’étude est disponible sous forme imprimée et audiovisuelle et est disponible pour les personnes ayant différents niveaux d’éducation formelle antérieure. L’éducation et le travail de masse assurent la qualité et la durabilité de l’appartenance au Parti.
L’éducation idéologique et politique et le travail de tous les membres du Parti et candidats-membres peuvent être accélérés et amplifiés. Davantage d’éducateurs du parti peuvent être formés et mis au travail en coordination avec le recrutement accéléré de candidats-membres du Parti issus du mouvement de masse.Le Parti peut tirer pleinement avantage de la technologie disponible pour produire du matériel éducatif imprimé et audiovisuel.
Dès 1969, la direction centrale du CPP a autorisé la création du comité américain chargé de créer le CPP et des organisations de masse parmi les philippins des États-Unis. En 1971, la délégation du Comité Central du CPP était basée à Pékin afin de nouer des relations avec le Comité Central du Parti Communiste Chinois et de se connecter avec les partis révolutionnaires prolétariens et les mouvements de libération nationale à l’échelle mondiale. En 1976, le CPP a soutenu la création de bureaux NDFP en Europe et dans la région Asie-Pacifique afin d’organiser les travailleurs et les centres de ressources à l’étranger, ainsi que de constituer des organisations de solidarité avec les populations hôtes.
Le CPP et le NDFP ont réussi leurs travaux internationaux. Ils ont joué un rôle déterminant dans la création d’organisations de travailleurs migrants philippins, de centres de ressources sur les Philippines et d’organisations de solidarité avec les peuples de nombreux pays. Ils ont initié et rejoint des luttes anti-impérialistes et démocratiques à l’étranger pour défendre les droits et le bien-être des philippins et d’autres peuples.
Le CPP entretient de nombreuses relations bilatérales avec d’autres partis communistes et ouvriers. Celles-ci vont des relations de camaraderies avec les partis marxistes-léninistes aux relations amicales avec des partis, organisations et mouvements anti-impérialistes et démocratiques. Le CPP a joué un rôle clé dans la construction des organisations communistes internationales, telles que la Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes à partir de 1992 et le Séminaire Communiste de Bruxelles. Il a également participé à des conférences et séminaires multilatéraux organisés par d’autres partis frères et mouvements révolutionnaires dans divers pays.
Dans la mesure du possible, le CPP s’est engagé dans une coopération concrète avec d’autres partis révolutionnaires afin d’échanger des expériences et des points de vue et de s’engager dans un soutien et une assistance mutuels. Il a reçu des camarades et des amis de l’étranger désireux d’apprendre des activités du mouvement révolutionnaire philippin. Il a également envoyé des représentants du CPP et des délégations échanger des expériences avec des partis, des organisations et des mouvements frères dans leur propre pays.
Le Deuxième Congrès du CPP a réuni avec succès les cadres dirigeants du Parti de toutes les régions du pays.Ceux-ci représentaient les 70 000 membres du CPP. Le Congrès a élu un nouveau Comité Central et un nouveau Bureau Politique pour un mandat de cinq ans. La nouvelle direction centrale représente les cadres les plus avancés du Parti et intègre des cadres jeunes, d’âge moyen et avancé, afin d’assurer la transition sans heurts des dirigeants de la prochaine génération.
Le Deuxième Congrès a décidé d’honorer tous les héros et martyrs du Comité Central et tous les membres du Parti qui avaient servi de modèles de dévouement altruistes et avaient servi le Parti jusqu’à leur dernier souffle. Il a rendu les plus grands honneurs au président fondateur du CPP en tant que penseur, dirigeant, enseignant et guide du prolétariat philippin et représentant du mouvement communiste international.Il a reconnu ses contributions théoriques et pratiques à la révolution philippine et au mouvement de la classe ouvrière internationale.
Le but de la célébration au milieu de la guerre populaire et de la crise du système dirigeant
Le Parti Communiste des Philippines peut fièrement célébrer ses grandes réalisations des 50 dernières années. La célébration peut prendre de nombreuses formes : recrutement et développement accélérés de nouveaux membres du Parti, un travail de masse vigoureux et intensification des offensives tactiques, des réunions de masse, des séminaires et forums, des publications de livres contenant des documents d’archives et d’actualité, des films sur l’histoire et le statut actuel du Parti dans tout le pays et dans les régions, des pièces de théâtre et des comédies musicales, des expositions d’art, etc.
La célébration du 50e anniversaire du CPP a pour objectif de faire le point sur les grandes réalisations du Parti, de rendre hommage au Parti tout entier, aux héros et aux martyrs révolutionnaires, aux cadres et aux membres du Parti, aux commandants et aux combattants rouges, aux militants de masse et au peuple, en particulier les masses laborieuses d’ouvriers et de paysans.
Le but le plus important est d’inciter le Parti tout entier, l’armée populaire, toutes les autres forces révolutionnaires et le peuple à contrecarrer et à vaincre les tentatives actuelles de l’ennemi de détruire le mouvement révolutionnaire et à remporter de plus grandes victoires pour la victoire totale de la révolution démocratique populaire.
Le régime de Duterte soutenu par les États-Unis cherche à faire du CPP, de la NPA et du mouvement de masse révolutionnaire du peuple des boucs-émissaire, afin d’établir une dictature fasciste véritable. Il utilise les tactiques les plus brutales et les plus trompeuses dans sa tentative vaine de détruire les forces révolutionnaires. Ces tactiques utilisées par Oplan Kapayapaan s’apparentent à celles utilisées par Oplan Tokhang et Double Barrel.
Les agents des barangay sont contraints de répertorier les révolutionnaires présumés dans les communautés, et censés les faire participer à de fausses capitulations et recevoir des paiements. La liste sert également de liste de décès, car les officiers de l’armée reçoivent un salaire plus élevé pour ceux qui sont tués au cours de faux affrontements. Comme la police dans la guerre contre la drogue, les officiers de l’armée sont transformés en bouchers et sont plus que jamais corrompus.
Le Parti, l’armée populaire et d’autres forces révolutionnaires existent et opèrent à l’échelle nationale et en profondeur par le biais de la clandestinité et des campagnes. Les forces ennemies ne disposent pas des connaissances et de la capacité nécessaires pour attaquer et détruire les forces révolutionnaires toutes en même temps, même sous la loi martiale et la dictature fasciste. Ils sont susceptibles de voler, d’enlever, de torturer et d’assassiner beaucoup de gens, comme ils le font déjà à plus grande échelle.
L’armée populaire peut lancer des offensives tactiques contre les points de plus en plus vulnérables des forces ennemies chaque fois que celles-ci sont débordées et dispersées au cours de campagnes de répression. Les forces armées ennemies n’ont pas assez d’hommes pour se concentrer sur le Parti et l’armée populaire dans une région donnée et les détruire, sans que ceux-ci ne lancent des offensives pour soulager leurs camarades de la région attaquée.
Chaque fois qu’un ou plusieurs fronts de guérilla font l’objet d’attaques ennemies concentrées, ils sont capables de remporter des batailles de contre-encerclement et les autres fronts de guérilla de la même région peuvent intensifier leurs offensives tactiques. Lorsque les forces de la NPA dans certaines régions sont sous l’attaque de l’ennemi, celles d’autres régions peuvent intensifier leurs propres offensives et gagner des combats.
Selon le rapport le plus récent, 75 des 98 bataillons de manœuvre des forces armées réactionnaires sont concentrés à Mindanao dans les conditions de la loi martiale. Quarante-quatre bataillons sont déployés contre les zones rouges de la NPA et 31 contre les groupes Bangsamoro. Pendant ce temps, les fronts de guérilla à Luzon et dans les Visayas ont encore plus de possibilités de lancer et de gagner des offensives contre les 23 bataillons débordés déployés contre eux.
Comme elle a pu le faire à maintes reprises, la NPA peut tirer parti des lacunes des opérations d’encerclement de l’ennemi et mener des opérations de contre-encerclement et anéantir les éléments vulnérables des forces ennemies à Mindanao. Le Parti et la NPA peuvent utiliser les tactiques de base de la guerre de guérilla ainsi que des tactiques plus complexes contre les forces militaires et de police de l’ennemi.
Le Parti dispose d’une base solide de confiance, nécessaire pour remporter de plus grandes victoires sur le champ de bataille. Plus le régime US-Duterte déploiera et surchargera ses forces militaires, de police et paramilitaires contre la NPA, plus il les offrira aux offensives tactiques de la NPA et lui fournira la possibilité de saisir des armes et d’autres ressources.
La combinaison du gaspillage de fonds publics pour le matériel et les opérations militaires, de la corruption parmi les officiers, des violations incontrôlées des droits de l’homme et de la flambée des prix des produits et des services de première nécessité incite de plus en plus de personnes à rejoindre l’armée populaire et à accélérer la guerre populaire pour la libération nationale et la démocratie contre le régime US-Duterte.
La crise du système de gouvernement semi-colonial et semi-féodal et du système capitaliste mondial s’aggrave rapidement. Cela rend plus aigues les conditions d’oppression et d’exploitation des peuples tout en poussant les forces révolutionnaires et le peuple à la révolution. Sur la base de la force idéologique, politique et organisationnelle qu’il a déjà acquise, le Parti peut faire de plus grands progrès et remporter de plus grandes victoires.
Tant que l’oppression et l’exploitation du peuple philippin par l’impérialisme américain et les classes exploiteuses locales persistent, le Parti communiste des Philippines dispose d’un terrain fertile pour diriger et mener la révolution démocratique populaire. Alors que l’oppression et l’exploitation augmentent sous le régime US-Duterte, le CPP, le prolétariat et le peuple philippins peuvent remporter de plus en plus de victoires dans la lutte révolutionnaire et réaliser de nouvelles Philippines à la fois indépendantes, démocratiques, prospères, socialement justes et progressistes.