Roberto Saviano, déjà auteur du cultissime roman Gomorra (qui inspire la série eponyme), a écrit ce roman en lien avec ses recherches sur le milieu mafieux. Ce dernier roman a un intérêt tout particulier car il parle avant tout des « enfants » mafieux, de jeunes entre 10 et 20 ans, qui, dans le Naples contemporain, ont un rôle de « petites frappes » dans le système mafieux global.
On y discerne la difficulté, mais également la tristesse de la vie dans les quartiers populaires des grandes métropoles capitalistes. La jeunesse prolétarienne n’attend plus un CDI qui lui permettra de vivre dignement, elle doit se débrouiller pour ne pas vivre la triste vie de ses parents. Pour beaucoup, encadrés par l’idéologie capitaliste de la réussite, cela veut dire se faire une place dans la mafia, pour gagner de l’argent et pouvoir sortir du quotidien prolétaire par la dépense et la consommation.
Dans ce roman, on voit toute la violence de la société capitaliste qui enfante la mafia, qui l’alimente. On y vois aussi le basculement fasciste d’individus issus des masses populaires qui décident d’écraser les autres, les considèrent comme des « sous individus » parce qu’ils n’ont pas « réussi ». On y voit la violence des plus forts pour maintenir les plus faibles à leur place. On voit aussi transparaître la violence de l’ostentation du luxe face à la misère du peuple, face à la classe ouvrière qui trime. On y voit aussi, de manière crue, tout le racisme de la société impérialiste qui utilise la stratification raciale pour diviser le travail.
L’auteur n’écrit pas dans un but de critique sociale mais de description, mais chaque personne avec une conscience de la division en classe peut lire ce livre d’un point de vue prolétairen. La mafia est toujours l’ennemie des communistes et l’amie des fascistes, un des piliers de la société capitaliste. Ici et ailleurs, les révolutionnaires doivent combattre la mafia !