Les « experts » du capitalisme ont tendance à refuser la réalité. Ils ne disent pas « pays dominé », ils disent « pays en voie de développement ». Ils ne disent pas « le peuple crève de faim », ils disent « de l’aide alimentaire est nécessaire ».
Le Fonds des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a rendu un rapport le 12 mars sur l’urgence alimentaire en Afrique, qui montre qu’en dix ans, ce sont 10 nouveaux pays, 30 au total sur les 54 du continent, qui sont en situation d’urgence.
L’impérialisme en Afrique
Lorsque les médias bourgeois partagent ces chiffres, ils dénoncent les conflits internes, et voient la solution dans une supposée « aide alimentaire » versée par les pays impérialistes aux pays dominés. C’est ce que les impérialistes appellent depuis le colonialisme le « fardeau de l’homme blanc » (sic), le fait que les pays impérialistes « donnent », « généreusement », de « l’aide au développement » à ces « anciennes » propriétés coloniales. Dans la réalité, l’aide au développement et l’aide alimentaire sont des outils politiques, qui renforcent la direction des impérialistes dans ces pays en nourrissant les bureaucrates des Etats compradores africains, et en accentuant la « dépendance » au capital financier des pays impérialistes.
L’Etat français est particulièrement développé dans cet aspect. L’aide au développement française vise précisément les pays d’Afrique subsaharienne qui sont aujourd’hui les plus vulnérables. Nous avions déjà parlé de la stratégie d’investissements néocoloniaux de l’impérialisme français en Afrique. Tous les pays où l’Etat français a des soldats et une présence militaire sont marqués en urgence alimentaire, comme au Mali, au Niger, au Tchad ou en Centrafrique, à l’exception du Gabon. Dans ces pays, la situation s’est aggravée en 10 ans, 10 ans de crise de l’impérialisme qui a accentué la pression sur ces pays soumis à des pays impérialistes comme l’Etat français.
D’autres concurrents impérialistes, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la Chine, sont particulièrement présents dans les pays qui sont marqués par la FAO.
Cela nous prouve une seule chose : il n’y a pas de libération possible soumis aux impérialistes. Leurs « investissements » et leurs soldats sont des méthodes d’occupation, d’écrasement des pays dominés. Là où les impérialistes dominent, c’est la misère qui vient, et les meilleurs marchés sont faits par les capitalistes sur le dos de la famine. Comme des pompiers pyromanes, ils pensent que le système qui engendre les problèmes peut les régler. Nous savons pertinemment que cette situation n’est pas normale. Le Sénégal, nouveau sur la liste de la FAO en 2019, est un pays dont les ressources pour l’indépendance alimentaire sont prouvées depuis longtemps, mais la soumission de la bourgeoisie compradore au capital financier des impérialistes met les masses du Sénégal dans la misère. L’Afrique n’est pas la seule touchée : au Yémen ou en Afghanistan par exemple, ce sont les désastres de l’impérialisme qui amènent la famine. Une seule solution, le mettre à terre.