Tiré de « Si tu veux mon avis »
Je sais qu’en écrivant ceci je vais sans doute perdre des likes sur ma page, mais ce n’est pas grave car il est important de tracer clairement la ligne de démarcation entre les mouvements authentiquement révolutionnaires, qui veulent servir les intérêts du peuple, et les mouvements opportunistes qui ne sont en réalité que des escroqueries.
L’UPR est un petit parti politique, fondé en 2007 par François Asselineau. Globalement, tout ce que propose le parti est la sortie légale de la France de l’Union Européenne et de l’OTAN (traité de l’Atlantique Nord, alliance militaire des puissances impérialistes occidentales). L’UPR est ce qu’on appelle un parti « attrape-tout », il se définie comme ni de gauche ni de droite et ne prend pas position sur les questions clivantes (immigration, mariage pour tous, euthanasie etc). Son refus de prendre position sur ces questions est lié à sa stratégie politique : essayer d’attirer des électeurs de droite comme de gauche, ce qui lui serait impossible si il prenait une position clairement de gauche ou clairement de droite sur un de ces sujets.
Toute la stratégie de l’UPR est basée sur le fait de faire croire à la population que tous les problèmes de la France sont dus à son appartenance à l’Union Européenne. Selon l’UPR, la France serait donc en quelque sorte victime de l’impérialisme de l’Union Européenne, même si ce n’est jamais dit de cette façon par l’UPR.
L’UPR ne critique donc jamais le système capitaliste, il se contente de critiquer l’Union Européenne et d’adopter une vision gaulliste (défense des services publics et de la souveraineté de la France). En ne critiquant pas le système capitaliste mais seulement une de ses conséquences (l’Union Européenne), l’UPR détourne donc la légitime colère des masses populaires de ce qui devrait être leur objet premier : le système capitaliste.
Défendre une sortie légale de l’Union Européenne sans vouloir impulser une sortie révolutionnaire du système capitaliste n’a aucun sens car l’alliance impérialiste qu’est l’Union Européenne n’est qu’une conséquence du système capitaliste et impérialiste, elle n’en est pas la cause car le système capitaliste existait bien avant l’Union Européenne. Une sortie légale et non révolutionnaire de l’Union Européenne ne changerait rien aux alliances de l’État impérialiste français ni à la domination politique et économique de la bourgeoisie. De même, affirmer que la France serait victime de l’Union Européenne, c’est avoir une lecture totalement erronée de ce qu’est l’impérialisme. La France n’est pas victime de l’alliance impérialiste qu’est l’Union Européenne, la France en est au contraire un élément fondamental, la France est une des principales puissances de cette alliance qui sert avant tout les intérêts de la bourgeoisie de l’État français, en lui permettant d’exporter ses marchandises plus facilement et d’en importer à bas coût, en lui permettant de tirer vers le bas la protection des travailleurs et travailleuses, en lui permettant de démanteler les services publics, en lui permettant baisser les impôts des plus riches. Si l’Union Européenne encourage tout ça, ce n’est pas pour autant que les pays hors UE sont épargnés de ces conséquences inévitables du système capitaliste et impérialiste. En effet, si on regarde la Suisse par exemple, on voit que le pays n’a pas de réel système de sécurité sociale, que les salaires sont certes plus élevés mais les prix aussi, ce qui fait que les classes populaires vivent dans la misère, tout comme en France, ce qui fait que la bourgeoisie suisse vit dans l’opulence, comme la bourgeoisie française. Pourquoi ? Car la Suisse est un État capitaliste, tout comme l’État français.
Le fait pour la France d’être membre de l’Union Européenne est donc juste une stratégie de la bourgeoisie de l’État français pour faire plus de profit, mais la bourgeoisie de certains États européens a choisi une autre stratégie, qui fonctionne aussi et qui, via des alliances bilatérales, notamment avec les pays de l’Union Européenne, permet de maintenir les profits de la bourgeoisie, de continuer à bénéficier de l’impérialisme etc.
Défendre une sortie légale et non révolutionnaire de l’Union Européenne et faire croire aux masses populaires qu’une telle sortie permettra de régler tous leurs problèmes est donc une escroquerie qui vise encore et toujours à faire baisser la conscience de classe du prolétariat et les envies révolutionnaires des masses face au système capitaliste. Cela n’est pas étonnant quand on sait que François Asselineau est un pur produit du système bureaucratique capitaliste, un ancien haut fonctionnaire ayant travaillé dans différents cabinets de ministres réactionnaires de droite tels que Gérard Longuet ou Nicolas Sarkozy. Un ancien fonctionnaire qui, en 2004, a travaillé au ministère de l’économie et des finances au sein d’une délégation chargée de « fournir, au gouvernement comme aux entreprises, des analyses renouvelées afin de mieux faire face aux effets de la mondialisation », autrement dit de servir les intérêts de la bourgeoisie française et de lui permettre de bien s’adapter aux évolutions du système capitaliste et impérialiste pour continuer à faire un maximum de profit.
L’Union Européenne, qui, en tant qu’alliance impérialiste, n’est qu’une conséquence de la nécessité pour la bourgeoisie des grandes puissances d’Europe de l’Ouest de faire un maximum de profit, doit donc être détruite, non pas par une sortie légale qui ne changerait rien au capitalisme et à l’impérialisme mais par une Révolution sociale, faite par les travailleurs et travailleuses contre le système capitaliste.
Sortie légale de l’Union Européenne : Non !
Destruction révolutionnaire de l’UE, du capitalisme et de l’impérialisme : Oui !