Début juin 2019, Interpol, ou Agence Internationale de Police Criminelle, agence internationale réunissant 194 Etats dans le monde pour favoriser la coopération policière (les contradictions inter-impérialistes se font étonnamment moins sentir dans le domaine de la police que dans le commerce ou d’autres domaines…), a lancé une traque inédite contre 7 « criminels contre l’environnement ».
Qui sont ces criminels ? Les PDG de grands groupes comme Total, Shell, qui pillent les ressources énergétiques de la planète ? WalMart et son modèle de distribution catastrophique ? Desréseaux sociaux comme Facebook ou Weibo, dont le stockage des données sur des serveurs et leur circulation consomment une part immense des ressources mondiales ? Non, absolument pas. Ces géants de l’industrie ne seront jamais attaquées.
Ici, 7 individus, tous issus de pays opprimés, sont poursuivis pour trafic d’animaux, coupe de bois illégale, surpêche… Si il est probable que ces individus soient des mafieux, utilisant la misère de leurs frères et sœurs des pays opprimés pour s’enrichir, les petits trafics de ce type sont souvent un moyen pour les populations de survivre face à la pression des propriétaires fonciers et des capitalistes qui détruisent les structures traditionnelles de survie, obligeant les masses à se salarier ou s’auto employer dans des conditions misérables.
Dans une étude publiée mercredi 5 juin par l’ONG Transport & Environnement, on apprend que 94 paquebots de croisière du groupe Carnival Corporation produisent à eux seuls 10 fois plus de souffre que les 260 millions d’automobiles que les masses utilisent pour aller travailler pour survivre. Dans un modèle où la voiture est déjà une catastrophe, où les masses sont souvent obligées de consommer des centaines de litres de pétrole et d’acheter une automobile individuelle pour trouver du travail et le conserver, on apprend que quelques paquebots polluent encore plus.
Il n’y aura jamais de poursuites contre ces grands groupes. Les visages des dirigeants, cadres supérieurs et inférieurs, gros actionnaires et décideurs sont connus de toutes et tous. Une simple recherche sur internet permet de les identifier. Leurs domiciles sont connus des polices et des Etats. Leurs comptes en banques permettant la fraude sont domiciliées dans des paradis fiscaux bien connus. Leur richesse viens de l’exploitation des ouvrières et ouvriers partout dans le monde, de l’étranglement des nations opprimées. Mais eux ne seront jamais poursuivis.
Interpol a décidé de traquer quelques mafieux sans importance. Nous ne les défendrons pas ; nous soulignons simplement l’immense hypocrisie des impérialistes, qui, conscients des problématiques environnementales, préfèrent envoyer de la poudre au yeux des masses que prendre le problème en main. Les impérialistes sont des criminels méprisables, et ils seront bientôt jugés par les masses.