Si tu veux mon avis, l’invitation de Marion Maréchal Le Pen à l’Université d’été du MEDEF et son rapprochement avec plusieurs personnalités de droite, est quelque chose de tout à fait significatif. Cela montre que la droite traditionnelle et une partie du patronat sont tout à fait prêts pour le fascisme.
On l’a dit plusieurs fois sur cette page, le fascisme c’est la dictature ouverte de la frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie, un système ultra capitaliste dans lequel la bourgeoisie renforce son pouvoir, attaque frontalement les droits des travailleurs, divise le prolétariat sur des critères racistes, xénophobes, LGBTIphobes, sexistes, islamophobes, antisémites. Le fascisme est un mode de gouvernance du capitalisme basé sur un autoritarisme accru. Le fascisme intervient souvent en période de crise intense, dans un moment où la bourgeoisie craint pour son pouvoir.
Depuis la déroute de la droite traditionnelle aux élections européennes, depuis qu’une bonne partie de l’électorat bourgeois des quartiers riches a abandonné LR pour LREM, Marion Maréchal Le Pen tente de revenir sur le devant de la scène pour nouer des alliances avec des personnalités de LR. Le parti bourgeois, réactionnaire, qu’est LR se prépare donc à nouer des liens avec le Rassemblement National, parti fasciste qui a toujours servi de roue de secours à la bourgeoisie de l’État français.
Du côté du patronat, ça joue un jeu double. D’un côté, le grand patronat ne cesse de réitérer sa confiance en Macron, de l’autre, il se prépare à l’éventualité du fascisme dans un contexte de lutte sociale intense, dans le contexte des gilets jaunes. En invitant Marion Maréchal Le Pen à son Université d’été, le MEDEF envoie donc non seulement un signal fort à Macron, mais il se prépare également à gouverner avec une « droite élargie » composée de personnalités issues de LR et du RN.
Là où la stratégie d’attaque frontale contre les masses populaires menée par Macron depuis deux ans a produit le mouvement des gilets jaunes, le RN et la pseudo « droite sociale » ont toujours préféré tenir un discours défendant les travailleurs français face aux travailleurs immigrés, les honnêtes agriculteurs face aux assistés au RSA, les petits patrons français face à la « finance mondialisée ». Ce discours rencontre une sympathie relative auprès d’une partie des travailleurs des petits patrons et des agriculteurs.
Si le patronat, en jouant sur tous les tableaux, se prépare à l’éventualité du fascisme pour mater un mouvement révolutionnaire, alors les forces progressistes, qui luttent contre le capitalisme, doivent renforcer leur lutte contre le fascisme, faire front commun afin de se préparer à combattre les fascistes, par tous les moyens nécessaires, légaux ou illégaux, pacifistes ou violents. Il est nécessaire de nous préparer à l’éventualité d’une accession au pouvoir des fascistes, soutenus par la bourgeoisie, il est nécessaire que les militants révolutionnaires des différentes villes nouent des liens entre eux, apprennent à mener des campagnes communes, nouent des relations avec des organisations progressistes d’autres pays afin d’avoir un soutien international en cas de victoire du fascisme.
Les capitalistes montrent les crocs, préparons nous à riposter !