La ville de Montpellier est l’un des bastions du soulèvement populaire des Gilets Jaunes. Depuis novembre dernier, les blocages, occupations et manifestations y ont été particulièrement importants. Comme ailleurs le mouvement s’est peu à peu recentré sur les démonstrations de force du samedi et ce qui les entoure (notamment la solidarité avec les Gilets Jaunes visés par la justice de classe).
Mais après un été plutôt calme, tout le monde se demandait si la rentrée serait à la hauteur. Et elle l’a été, avec une manifestation particulièrement déterminée samedi 7 septembre ! L’information avait tourné dans la région et le noyau dur des Gilets Jaunes était de sortie. La police était aussi massivement déployée et a bombardé le cortège de gaz dès le début, lorsque les manifestants se sont approchés de la gare Saint-Roch.
Le cortège a ensuite remonté le boulevard du Jeu de Paume, où les plaques en bois protégeant une banque ont été arrachées sous les applaudissements de la foule. Plus loin, rue Saint-Guilhem, une voiture de la police municipale a été incendiée. Les réactions des passants sont significatives. Parents, promeneurs et lycéens se réjouissent des flammes et acclament les manifestants.
La journée finit par de violents affrontements sur la place de la Comédie – les lignes de police anti-émeute reculant face à une charge particulièrement déterminée. Et cette rentrée très chaude déclenchera encore une fois son lot d’arrestations, de condamnations et de blessures (une femme enceinte perdant même son enfant suite aux coups des flics). La police est encore une fois en roue libre et ne récolte que la haine et la révolte…
De notre côté, si la répression nous atteint, la fierté d’avoir repris notre destin en main et l’espoir chaque jour renforcé que ce système ne durera pas éternellement et s’effondrera sous nos coups fermes et répétés, nous pousse à nous engager sans réserve pour l’achever rapidement et vivre libres.
Le samedi 14 aura été plus calme comparativement, sans affrontements, malgré des tentatives originales de rejoindre la Préfecture par de petites rues et une fermeture du centre commercial du Polygone. Ces manifestations, bien qu’insuffisantes, prouvent que la combativité des masses n’a pas disparu pendant l’été et qu’elle s’organise sur la durée sans rien perdre de sa détermination. Les prochaines luttes ne ressembleront plus aux promenades syndicales insupportables des années précédentes !