Vendredi 27 Septembre, les révoltés d’Haïti ont détruit le siège de la police, attaqué des résidences de représentants du gouvernement et incendié une prison et des tribunaux dans différentes parties d’Haïti.
Les insurgés se battent pour renverser le régime corrompu de droite soutenu par les États-Unis de Jovenel Moise. Quatre personnes sont mortes lors d’affrontements ces derniers jours, faisant de nombreux blessés.
Le gouvernement est sans dessus dessous. L’inflation avoisine les 20%, la croissance devrait être minime (1,5% dans une des économies les plus dominées du monde) et le gouvernement n’a pas voté de budget depuis deux ans. La gourde haïtienne, la monnaie nationale, a chuté de façon spectaculaire au cours des cinq dernières années.
En juin, des juges de la Haute Cour des comptes d’Haïti ont déclaré dans un rapport que Moïse était au centre d’un « stratagème de détournement de fonds » qui avait siphonné l’argent de l’aide vénézuélienne destiné à la réparation des routes, donnant ainsi lieu à de nombreux exemples de corruption et de mauvaise gestion.
L’argent de l’aide provient du programme vénézuélien PetroCaribe, qui a permis à Haïti d’acheter des produits pétroliers à prix réduit et à crédit.
Cependant, le programme est suspendu depuis plus d’un an en raison des intérêts de l’impérialisme américain, qui soutient le régime haïtien ainsi que les tentatives de coup d’État pour mettre en place un régime qui lui soit favorable au Venezuela. L’arrêt de réception de l’aide vénézuélienne a d’ailleurs été encouragé par le Fonds Monétaire International (FMI).
La suspension a fait pesé un fardeau supplémentaire sur la population haïtienne, qui souffre depuis longtemps d’une pénurie de carburant et de nourriture de plus en plus grave qui a entraîné la fermeture de stations-service, la hausse des prix et les longues files pour acheter de l’essence.
Dans la riche banlieue de Petion Ville, des blocs entiers ont été incendiés par le peuple.
Les manifestants ont réussi à chasser la police de Cité Soleil, le quartier le plus pauvre de Port-au-Prince. Les révolutionnaires ont complètement détruit le siège de la police / UDMO. Des unités de police lourdement armées l’ont abandonné après des heures d’attaques par les résidents avec des cocktails Molotov et des averses de pierres.
L’UDMO (Unité départementale du maintien de l’ordre), qui a assassiné de nombreux Haïtiens pour protéger le régime corrompu du pouvoir en place, a été formée par l’État américain à Austin, au Texas, où un cours de formation à la «direction exécutive» a été mis en place pour les forces de sécurité haïtiennes.
À Gonaives, une ville du nord d’Haïti, des bureaux du gouvernement ont été incendiés.
À Port-au-Prince, tous les bureaux du gouvernement ont été fermés. Les manifestants ont chanté et dansé dans les rues à la chute du gouvernement Moise soutenu par le gouvernement de Trump.
Les révolutionnaires ont bloqué les routes avec des barricades, utilisant tout ce qui était à leur disposition, des débris et des pneus en flammes depuis vendredi matin.
La cour centrale et la prison ont été complètement brûlées à Jacmel, dans le sud d’Haïti, après la libération des prisonniers arrêtés lors de la dernière vague de manifestations.
La police aurait rencontré une résistance armée dans les rues de Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Des individus armés auraient également attaqué les résidences de responsables gouvernementaux, notamment le président du tribunal chargé de juger Jovenel Moise des accusations de corruption liées à PetroCaribe, Pierre Volmar Demesyeux.
Le tribunal de la communauté de Petit-Goâve, au sud-ouest de Port-au-Prince, a également été incendié, selon des personnes sur le terrain.
Deux branches de la Sogebank en Haïti ont été attaquées vendredi par des insurgés. Ils ne demandent plus simplement la démission du président fantoche installé frauduleusement, mais la fin du pillage par les familles oligarques, à l’instar des propriétaires de cette banque, qui volent 90% de la richesse du pays.
Haïti est en crise depuis des centaines d’années depuis l’esclavage et la colonisation jusqu’à aujourd’hui avec les interventions militaires régulières des pays comme la France (comme sous le régime de Chirac en 2004) mais surtout des Etats-Unis qui maintient le pays sous son oppression impérialiste.
Haïti est le pays le plus pauvre de tout l’Hémisphère Ouest. C’est ici ou les contradictions de l’impérialisme sont les plus aigües résultant inévitablement à la révolte des masses populaires.
Alors qu’Haïti arrive au bord de la révolution, renversant le régime de Moïse, les insurgés attaquent les causes fondamentales de la misère du pays – le capitalisme et l’impérialisme qui ont imposé le désespoir du peuple haïtien.
Vive la lutte du peuple haïtien !
A bas l’impérialisme en Haïti ! A bas les chiens de garde bourgeois qui cherchent à préserver l’impérialisme par des faux changements de régime !
A bas l’oligarchie du gouvernement Moïse !