Article de Si tu veux mon avis
Si tu veux mon avis, la situation est explosive à la SNCF et cela montre que la lutte contre la réforme des retraites va être extrêmement intense.
Moins de trois semaines après l’immense mouvement de retrait des cheminots suite à l’accident entre un train et un poids-lourd dans les Ardennes, des cheminots sont à nouveau en grève à Châtillon, en banlieue parisienne. Cette fois, la grève concerne un centre de maintenance des trains, plus précisément le centre de maintenance des trains de tout l’ouest de la France. Sur les 700 agents de ce technicentre, au moins 200 (selon la SNCF donc chiffre probablement inférieur à la réalité ndlr) sont en grève depuis plus d’une semaine contre un projet de la direction de la SNCF de leur supprimer 12 jours de repos. Le projet a été supprimé depuis grâce à la mobilisation massive des cheminots, et les cheminots exigent désormais le paiement de leurs jours de grève car ils estiment, à raison, que c’est à cause de la direction de la SNCF qu’ils ont été obligés de se mettre en grève.
Il est à noter que cette grève s’est faite par la base et non suite à un appel syndical. Ce sont les cheminots qui ont décidé de se mettre en grève, et ils ont en suite été soutenu par certains syndicats. Ce fait montre le niveau de tension à la SNCF : les cheminots n’en peuvent plus d’être méprisés, maltraités, mal payés, exploités. Ils n’en peuvent plus de subir les réformes successives. Ils n’en peuvent plus de voir que la législation qui encadre leur droit de grève (obligation de se déclarer 48h à l’avance en tant que gréviste) est utilisée pour contrecarrer les conséquences de la grève et donc pour la rendre moins efficace, alors ils ne suivent plus ces obligations légales et se mettent en grève sans faire de déclaration d’intention, ils se mettent spontanément en grève avant même les appels de leurs syndicats. De nombreux cheminots considèrent que la grande grève de 2018 contre la réforme de la SNCF n’a servi à rien et que contre la réforme des retraites, il faudra aller beaucoup plus loin, pousser un rapport de force beaucoup plus intense avec le gouvernement et la direction de la SNCF. C’est dans ce contexte aussi que s’inscrit ce mouvement de grève au technicentre de Châtillon. C’est également dans ce contexte que s’inscrit l’appel à la grève lancé par SUD-Rail dans les autres technicentres qui effectuent la maintenance des trains pour tout le reste du territoire français.
À un mois de la grande grève prévue à partir du 5 décembre, il semble que du côté de la SNCF le contexte soit extrêmement favorable pour que cette grève soit explosive. La CGT cheminots refuse de négocier avec le gouvernement, et elle a raison : il n’y a rien à négocier avec ces parasites au service de la bourgeoisie. Il n’y a rien à négocier avec ceux qui détruisent le droit à la retraite des cheminots et celui de tous les prolétaires. Les appels à la grève illimitée dans le secteur des transports routiers et à la RATP risquent de renforcer le mouvement des cheminots. Il n’y a que comme ça que le prolétariat pourra obtenir un rapport de force conséquent avec Macron.
À partir du 5 décembre, les travailleurs et travailleuses doivent jeter toutes leurs forces dans la bataille, car le contexte est favorable à une explosion sociale, car ce qui se joue c’est notre droit à la retraite, mais bien au delà de ça, c’est notre capacité à tenir un rapport de force avec un gouvernement bourgeois, notre capacité à mener des luttes victorieuses, la capacité des révolutionnaires, aux côtés des masses populaires, à préparer le lancement de la guerre populaire prolongée afin d’écraser définitivement la classe bourgeoise et le système capitaliste !
À partir du 5 décembre, faisons chialer Macron, mettons nous toutes et tous en grève !