Dans la nuit du 25 au 26 novembre, 13 soldats français sont morts au Mali dans une collision entre deux hélicoptères de l’opération Barkhane.
Si cet accident a eu lieu, c’est car l’État impérialiste français est engagé depuis 2013 dans une opération militaire au Mali. Officiellement, l’opération vise à « libérer le pays de la menace djihadiste » et à permettre l’émergence d’un « processus politique démocratique ». En réalité, cette opération vise en premier lieu à protéger les intérêts de la bourgeoisie impérialiste française dans la région et à permettre le maintien au pouvoir au Mali d’un régime compradore favorable aux intérêts impérialistes français. En effet, pour écouler des marchandises sur le marché malien, la bourgeoisie française a besoin que le régime malien lui soit favorable et que le pays soit stable. De même, pour que la bourgeoisie française puisse continuer le pillage des ressources en Uranium du Niger, il faut que la région soit stable. Ainsi, l’opération impérialiste au Mali vise en grande partie à garantir la stabilité du Mali, pays frontalier du Niger, pour permettre à la bourgeoisie française de toujours plus piller l’uranium nigérien.
Ces 13 soldats ne sont donc en aucun cas morts pour « défendre la liberté et la démocratie » comme le prétend le ministère des armées. Ils sont morts pour défendre les intérêts de la bourgeoisie impérialiste française.
Bien-sûr, la mort de ces soldats reste un drame, notamment pour leurs proches. Et même si l’armée française, en tant qu’armée professionnelle, est nécessairement plus réactionnaire qu’une armée composée de personnes effectuant un service militaire obligatoire, les militaires qui composent l’armée restent dans leur grande majorité issus de familles prolétaires. Ce sont pour beaucoup des personnes qui se sont engagées dans l’espoir d’avoir un emploi stable et correctement rémunéré (cela reste évidemment relatif). La contrepartie de cet emploi stable et correctement rémunéré, c’est l’interdiction de refuser de partir en opération extérieur, et donc le fait de servir directement de chaire à canon pour les impérialistes. Ce ne sont donc pas les enfants des bourgeois qui meurent à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux pour défendre les intérêts impérialistes français.
Cependant, à chaque fois que des soldats de l’armée impérialiste française meurent en opération, ils ont droit à un grand hommage national et à la plus grande sympathie des médias et politiciens bourgeois. Les civils innocents qui meurent chaque jour des conséquences de l’impérialisme français, eux, n’ont jamais droit au moindre hommage.
L’armée impérialiste française n’a rien à faire en Afrique, et la mort de ces 13 soldats n’est que la conséquence logique de l’engagement impérialiste français aux quatre coins du Monde !