Ce jeudi 5 décembre a été marqué au sein de l’État français par la première grande journée de grève et de manifestation contre l’infâme projet de réforme des retraites que le gouvernement Macron souhaite mettre en œuvre.
La grève était prévue depuis plus de deux mois à la RATP, mais c’est bel et bien une grève interprofessionnelle qui a eu lieu : le réseau de métro parisien était paralysé, le trafic ferroviaire aussi, sept raffineries étaient en grève, les ports et les docks étaient à l’arrêt, des chauffeurs routiers ont organisé des opérations de blocage, plus de la moitié des enseignants étaient en grève et de nombreuses écoles ont été fermées, les éboueurs étaient en grève à Marseille et Montpellier, les électriciens et gaziers d’EDF et Engie étaient en grève, et dans de nombreux autres secteurs encore, des mobilisations ont eu lieu.
Cette journée de lutte est historique par son ampleur. Pour une première journée de mouvement, c’est la première fois depuis de décennies que la grève est aussi forte et que les manifestants sont aussi nombreux. En effet, selon les syndicats, ils étaient 1,5 millions sur l’ensemble du territoire de l’État français et, dans le détail, 250 000 à Paris, 35 000 à Lyon, 40 000 à Bordeaux, 30 000 à Nantes, 22 000 à Saint-Étienne ou encore 10 000 à Tours.
Pour ordre de comparaison, lors de la première journée de grève et de manifestation contre le projet de loi travail en 2016, il y avait eu 500 000 manifestants selon les syndicats.
Bien-sûr, les grévistes savaient dès le début de cette journée de lutte qu’une seule journée serait insuffisante pour faire reculer le gouvernement, c’est pourquoi la grève est reconduite ce vendredi dans de nombreux secteurs, notamment dans l’éducation nationale, à la SNCF et à la RATP. Les syndicats préparent d’ores et déjà des nouvelles manifestations dans les jours à venir, et probablement le 10 décembre. À suivre donc.