La porte parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a confirmé sur Twitter que le malus découlant d’un départ à la retraite avant l’âge pivot fixé à 64 ans s’appliquera tout au long de la retraite.
Depuis la présentation par Édouard Philippe de l’infâme réforme des retraites ce mercredi 11 décembre, une interrogation demeurait quant à l’application concrète de l’âge pivot. En effet, le gouvernement a annoncé que l’âge légal de départ à la retraite resterait de 62 ans mais qu’un âge pivot serait fixé à 64 ans, ce qui signifie que les travailleurs qui voudront partir à la retraite à 62 ans le pourront mais verront leur retraite amputée d’une partie de son montant. Lors de la présentation du projet, Édouard Philippe n’a pas précisé si cette amputation de la pension de retraite s’appliquerait tout au long de la retraite, et donc jusqu’au décès du retraité ou uniquement jusqu’à 64 ans. La porte parole du gouvernement a mis les choses au clair en précisant que c’est bien la pire des deux options qui a été retenue par le gouvernement : le malus découlant d’un départ en retraite avant l’âge pivot durera jusqu’au décès de la personne subissant ce malus, et non uniquement jusqu’à 64 ans.
L’âge pivot est déjà en lui même quelque chose de scandaleux car il vise à forcer les travailleurs à se faire exploiter toujours plus longtemps et à faire des économies sur nos pensions de retraite. Cette mesure est particulièrement violente pour les ouvriers qui, à 40 ans, ont une espérance de vie sept ans inférieure à celle d’un cadre, et qui vont se voir obligés de travailler jusqu’à 64 ans afin de pouvoir partir à taux plein. Les cadres, quant à eux, avec leurs salaires élevés, auront eu la possibilité tout au long de leur carrière de mettre de l’argent de côté et pourront donc se permettre de partir avec une pension amputée de 10%.
Alors que les plus de 50 ans sont sur-représentés parmi les victimes d’accidents du travail, alors qu’il est déjà très difficile pour un ouvrier au chômage de retrouver un travail passé 50 ans, alors qu’il est dangereux tant pour les travailleurs que pour les usagers de laisser des personnes âgées et usées continuer à exercer des métiers comme chauffeur de bus, conducteur de train ou encore ouvrier manutentionnaire, l’âge pivot constitue un véritable crime contre la classe ouvrière.
Le seul moyen d’obtenir le retrait de cette infâme réforme des retraites, c’est donc d’amplifier le mouvement de grève en cours afin de forcer Macron et son gouvernement au service du patronat à reculer sur cette réforme.