Le traditionnel discours présidentiel du 31 décembre a été celui d’un technocrate sans âme, symbole du rouleau compresseur bourgeois chargé d’écraser et de détruire tous les compromis. La bourgeoisie voulait la tranquillité, maintenant elle veut la guerre. Toute forme de contrepouvoir aux mains de prolétaires, même achetés, même comme soupape de sécurité, doit être détruit.
Voilà ce qu’à dit le président de la République, en dehors du bla-bla habituel, en particulier les bêtises sur « l’intégration des plus démunie », « le travail pour la biodiversité », et autres mensonges et astuces politiciennes à base de sentimentalisme béat.
Le « dialogue respectueux et Républicain » s’est fait à coup de flashball, de répression anti-grévistes, de peines de prisons. Dans les quartiers les plus pauvres la violence policière s’est encore accentuée, et contre les manifestants la seule retenue est celle qui vise à éviter un mort, non pas par « éthique républicaine » mais parce qu’un mort manifestant pourrait tout à fait embraser un pays assis sur un baril de poudre.
Macron prétend que, alors que le salaire réel baisse grâce au trucage de l’inflation, qui permet de grignoter petit à petit les revenus du travail, les allocations, et que le revenu global baisse via les contrats effectués en micro entreprise, en stage, en service civique, en cdd ou en intérim, l’espoir « renait » grâce aux « ouvertures d’usines ». Effectivement, il faut mieux pour les bourgeois bosser pour un niveau de vie que l’on pouvait atteindre auparavant grâce au chômage.
La seule boussole de Macron n’est pas « le bien de notre pays » mais le bien de sa bourgeoisie. Et celle-ci veut détruire les retraites, qui lui coûtent cher. Un pays capitaliste ne doit pas redistribuer ; il faut « la justice », c’est à dire, dans la bouche du président, que 1€ cotisé ouvre les mêmes droits pour tous. Comme-ci la justice s’arrêtait là ! Comme si tout le monde pouvait cotiser autant ! Nous savons très bien que la retraite à point sert à détruire le système de retraite, mais nous devons souligner également ce qui est, pour les bourgeois, la « justice » : le fait que les pauvres restent dans la misère après la retraite. Que les plus riches, qui commencent à travailler à 25 voire 30 ans, avec 10 ans de leur vie financée par les parents, puissent partir au même âge qu’un égoutier qui vivra quinze ou vingt ans de moins que lui.
Voilà la justice pour la bourgeoisie !
Macron a également, entre les lignes, parlé rapidement de l’allocation unique, ou l’AAH, le RSA, la prime d’activité et les APL seraient fusionné, probablement dans un modèle à l’anglo-saxonne (comme dans I, Daniel Blake), où il faut travailler pour recevoir les minimas sociaux, ou ce sont les impôts qui payent le salaire (devenu misérable) à la place des patrons.