Si tu veux mon avis, les agressions militaires états-uniennes contre l’Iran et l’Irak de ces derniers jours semblent être le début d’une nouvelle guerre impérialiste à laquelle les révolutionnaires du Monde entier devront s’opposer !
Ce vendredi 3 janvier, l’armée terroriste états-unienne a assassiné le général Soleimani, un membre très haut placé des gardiens de la révolution iraniens. Cet assassinat visait un objectif évident : affaiblir l’Iran afin de faciliter une future invasion militaire du pays par les États-Unis.
En effet, depuis des décennies, les États-Unis, première puissance terroriste au Monde, essayent de déstabiliser le régime iranien afin de le faire tomber dans l’espoir de le remplacer par un régime fantoche, soumis à l’impérialisme états-unien, à l’image du régime saoudien. Les États-Unis ont donc décidé de frapper militairement dans un contexte de révoltes importantes au Moyen-Orient, révoltes au cours desquelles des peuples entiers contestent la pauvreté, le manque de services publics, l’impérialisme occidental mais aussi l’influence de l’Iran en Irak, en Syrie ou encore au Liban. Prétendant soutenir cette dernière revendication, légitime par ailleurs, les États-Unis préparent donc leur nouvelle guerre impérialiste en mettant bien évidemment toujours en avant l’argument des droits de l’Homme qui, selon Trump et ses amis PDG de multinationales, seront bien mieux respectés sous des bombardements états-uniens que sous le régime iranien.
Si il ne fait aucun doute que le régime théocratique et ultra réactionnaire iranien est un régime odieux, il faut prendre un peu de recul pour analyser cette intervention militaire afin de ne pas tomber dans le piège facile tendu par les États-Unis qui souhaitent que l’émotion suscitée par les crimes commis par le régime iranien vienne légitimer auprès de la population les interventions militaires contre ce régime. En effet, dans une perspective révolutionnaire, il faut savoir déterminer quelles sont les contradictions principales qui structurent tout le fonctionnement du Monde et quelles sont les contradictions secondaires, qui découlent de ces contradictions principales. En l’occurence, à l’échelle internationale, la contradiction principale est celle entre les puissances impérialistes – qui cherchent à dominer toujours plus de territoire pour y exploiter de la main d’oeuvre et des ressources – et les pays dominés qui subissent cet impérialisme. Ainsi, la contradiction entre le régime réactionnaire iranien et les masses populaires iraniennes qui souhaitent légitimement s’en libérer est une contradiction secondaire, en ce sens qu’elle est une conséquence de la situation de l’Iran, un pays dominé par l’impérialisme, sous blocus depuis 40 ans et menacé en permanence d’un renversement violent par les terroristes occidentaux, États-Unis en tête.
Ainsi, étant donné que la puissance impérialiste des États-Unis et la volonté de la haute bourgeoisie états-unienne de renforcer encore sa domination au Moyen-Orient est l’aspect principal de la situation actuelle, il serait absurde de soutenir une quelconque intervention militaire en Iran, quand bien-même celle-ci se ferait derrière le masque de la défense des droits de l’Homme. En effet, comment peut-on penser qu’un renversement militaire du régime iranien par les États-Unis aboutira sur autre chose que la mise en place d’un régime fantoche, totalement soumis aux États-Unis, à l’image de l’Arabie Saoudite ? Cela n’a pas de sens, car ce qui guide la politique internationale des États-Unis, c’est précisément la nécessité pour la bourgeoisie états-unienne d’augmenter les profits, de s’ouvrir de nouveaux marchés, de mettre la main sur de nouvelles ressources et de bénéficier d’une nouvelle main d’oeuvre à exploiter. Finalement, les États-Unis voient avant tout l’Iran comme un immense pays, bénéficiant de ressources naturelles importantes et de dizaines de millions d’habitants, susceptibles d’être tant des consommateurs de Coca-Cola, de McDo, de produits Apple et d’abonnements Netflix que des travailleurs à faire bosser dans des usines pour un salaire de misère. Seulement, aujourd’hui, le régime iranien, aussi détestable qu’il soit, n’est pas un régime fantoche, et si il s’aligne souvent sur les positions des impérialistes russes et chinois, c’est sans commune mesure avec l’alignement d’Israël ou de l’Arabie Saoudite sur les positions états-uniennes. La conséquence de cela est que le régime iranien semble bien être un des derniers remparts à l’hégémonie complète des États-Unis au Moyen-Orient, voilà la raison principale du fait que l’Iran est depuis si longtemps la « bête noire » des États-Unis.
Dans cette situation, et face à la possibilité d’une énième guerre impérialiste, les révolutionnaires doivent encore et toujours tenir une position radicalement anti impérialiste, refuser toute intervention militaire occidentale au Moyen-Orient, revendiquer le rapatriement de tous les soldats terroristes occidentaux, français compris, présents hors de leur territoire national. Les révolutionnaires doivent également reconnaître la légitimité totale de l’État iranien à se défendre face à l’agression terroriste dont il est victime. L’Iran a toute la légitimité pour frapper des soldats états-uniens, des bases militaires états-uniennes, des ambassades états-uniennes ou encore des installations pétrolières états-uniennes. Réfuter la légitimité de l’Iran à frapper militairement les États-Unis au nom de l’apaisement, c’est dénier le droit à un État de se défendre face à l’impérialisme et c’est se ranger du côté des impérialistes qui n’attendent qu’une chose pour terminer le travail de déstabilisation du Moyen-Orient : la passivité des États de la région. Par ailleurs, au sein de l’État français, les militants révolutionnaires doivent s’opposer frontalement à toute participation de l’armée française à une quelconque opération militaire en Iran ou en Irak.
À bas l’impérialisme !