A Rouen, l’explosion de Lubrizol a marqué les esprits. Il n’y a pas eu de mobilisation, très peu de résistance, pourtant le constat est implacable : la chaine de commandement est coupable. Pas besoin d’attendre le résultat du procès, où l’attaque et la défense vont s’engager dans une lutte d’arguments juridiques, faisant gagner du temps, pour que les masses oublient, que les nerfs soient moins à vifs et que les blessures soient moins profondes.
Si le collectif Lubrizol parvient à exister et à rassembler assez largement, il n’y a pas encore d’atmosphère militante, de combat contre les institutions et la production capitaliste qui détruisent tout, de manière volontaire.
Les preuves sont innombrables : il y a quelques jours, le 7 février, a fuité dans la presse le rapport de l’assureur de Lubrizol où étaient mentionnées de nombreuses failles de sécurité, en particulier à propos du stockage des déchets. Lubrizol estimait, de son coté, que ça ne valait pas le coup d’investir pour plus de sécurité car « il est hautement improbable qu’un incendie se déclenche dans cette partie de l’usine ». (sic)
Plusieurs témoignages d’anciens employés, rapportés par des lecteurs, nous ont été fournis : un ancien employé nous a carrément dit que certains futs fuyaient, un autre que « depuis plusieurs années, ça devait arriver ».
Le site a réouvert suite à un procès ou les documents sont restés secrets. Les inspections de sécurité sont réalisées en lien avec le préfet – qui aurait subi du chantage à l’emploi de la part de l’usine. Bref ; on sait très bien qu’il y a de la corruption à tous les étages. Et ce sont les masses qui paient !
Lubrizol n’est pas un cas isolé. Toutes ces usines polluantes et sans sécurité maximum doivent être dénoncés. Ce sont les ouvriers qui respirent les vapeurs et poussières toxiques, qui vivent avec des maladies respiratoires et attrapent des cancers après plusieurs années d’industrie. Ce sont des centaines de milliers de vies que l’amiante, par exemple, à repris.
Les révolutionnaires doivent être particulièrement actifs sur ce front, ne pas laisser les capitalistes tenter de prendre en otage les travailleurs par le chantage à l’emploi.