En 2019, une décision de la cour d’appel de Paris avait fait du bruit : elle requalifiait le statut d’indépendant d’un chauffeur Uber en un contrat de travail. L’ancien chauffeur Uber devenait donc légalement salarié de la plateforme américaine. En mars 2020, la cour de cassation a confirmé ce jugement.
Le modèle économique de la plateforme Uber et de ses concurrents met pourtant en avant l’indépendance de ses « partenaires » : statut d’autoentrepreneur, de microentreprise, etc. Grâce à ce flou dans la légalité, Uber peut amasser bien plus de profit que si elle employait les chauffeurs : Uber ne serait qu’une « plateforme » qui fait « l’intermédiaire » entre clients et chauffeurs, et pas une entreprise qui les emploie.
La décision de la cour de cassation de confirmer le jugement de la cour d’appel n’est pas un grand changement : Uber a déjà annoncé qu’ils ne feraient rien pour requalifier leurs actuels « partenaires » (en réalité leurs actuels salariés) en contrat de travail. Plus d’une centaine de procédures sont en cours contre Uber en ce moment dans l’Etat français.
La situation de crise du capitalisme est telle que des entreprises comme Uber ont fleuri un peu partout à vitesse grand V. Il est désormais même courant de parler « d’uberisation ». Mais le modèle que ces nouveaux monopoles portent n’est rien d’autre que du capitalisme à la sauce 21ème siècle pour maximiser les taux de profit. Comme les livreurs qui s’organisent en première ligne des embauches camouflées par ces plateformes, comme les VTC qui ont rejoint en masse les Gilets Jaunes, il faudra abattre ces nouveaux exploiteurs par la lutte révolutionnaire violente. Il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, à la fin de 2019, plus de 300 chauffeurs bloquaient le siège d’Uber en même temps que la grève contre la réforme des retraites commençait.