Le 24 mars, le gouvernement a pris une série d’ordonnances mettant en place « l’état d’urgence sanitaire ». Ces mesures, loin de permettre une quelconque amélioration de la situation sanitaire désastreuse causée par la pandémie de Covid-19, visent en réalité à permettre à la bourgeoisie de toujours plus exploiter le prolétariat afin de compenser les pertes liées à l’épidémie.
Alors que le gouvernement avait déjà promis 300 milliards d’euros d’argent public au patronat, argent dont l’hôpital public aurait pourtant cruellement besoin, Macron récidive donc avec un assouplissement drastique du droit du travail, en faveur du patronat.
Possibilité pour les patrons d’imposer six jours de congés payés
Afin d’éviter que trop de salariés ne se mettent au chômage partiel, le gouvernement donne l’autorisation au patronat d’imposer à chaque salarié la prise de jusqu’à six jours de congés payés pendant la période de confinement. Pour de nombreux prolétaires, cette annonce fait l’effet d’une douche froide : adieu les vacances en famille ou entre amis pour décompresser un peu après de durs mois de travail à l’usine ! À la place, des millions de travailleurs et travailleuses passeront six jours de congés confinés, enfermés chez eux.
Possibilité pour les patrons d’imposer dix jours de RTT
Même logique que pour les congés payés. Les travailleurs qui ont accumulé des RTT pourront se voir obligés de les prendre pendant la période de confinement, et ce sans même pouvoir négocier. Le but de la manœuvre est encore une fois de faire baisser le taux de chômage partiel et d’obliger les prolétaires dont les entreprises sont à l’arrêt à reprendre le travail immédiatement après la fin du confinement. Là aussi, des millions de prolétaires peuvent dire adieu aux vacances aux familles, à la place il faudra aller travailler à l’usine pour renflouer les pertes des capitalistes.
Possibilité de déroger aux 35 heures et au temps de repos hebdomadaire
Avec ces ordonnances, le gouvernement donne la possibilité aux entreprises de déroger au temps de travail légal. Cela signifie que le nombre d’heures de travail hebdomadaire à partir duquel sont déclenchées les heures supplémentaires peut être revu à la hausse. Mécaniquement, cela entraîne pour les travailleurs une baisse du nombre d’heures de travail majorées en heures supplémentaires, et donc une baisse du salaire. Le but de la manœuvre est encore une fois de faire économiser de l’argent aux entreprises pour qu’elles se renflouent. De même, les entreprises pourront être autorisées à faire travailler les salariés jusqu’à 60 heures par semaine, contre 48 heures maximum légales aujourd’hui. Travailler plus pour renflouer les caisses des multinationales, voilà ce que nous imposent le gouvernement et les capitalistes !
Entre les 300 milliards d’euros donnés aux entreprises et les attaques frontales contre les droits des travailleurs et travailleuses, on voit qu’une fois de plus le gouvernement est dans la logique capitaliste de privatisation des profits et de mutualisation des pertes. Pour autant, ce n’est pas parce que nous sommes en période de confinement que la lutte des classes s’arrête, bien au contraire !