En Italie, la situation est catastrophique dans le sud de la péninsule. En effet, le Mezzogiorno est dans une situation de soumission quasi-coloniale au nord. Les structures sociales sont celles d’un pays semi-colonial, semi-féodal, c’est à dire dominé par un pays impérialiste et où les structures sociales ne sont pas celles des sociétés impérialistes. Une grande partie de la population vit de contrats journaliers, de travail non déclaré, ou encore de la mafia, qui joue parfois un rôle para-étatique. Les mesures de confinement ont donc privé une partie importante de la population de toute source de revenu. Mais la population ne se laisse pas crever de faim et n’hésite pas à pratiquer l’auto-réduction dans les grandes surfaces.
L’État à donc été obligé, devant de nombreux magasins, de déployer des flics en grand nombre. À l’initiative de groupes Facebook comme « Révolution Nationale » ou « Nos » (nous), qui fait référence aux Gilets Jaunes et annonce « Pour nous faire entendre il faut qu’on pille les supermarchés (…), c’est ça la seule véritable révolte », des dizaines de personnes sont entrés dans un Lidl de Palerme, en criant « nous n’avons pas d’argent, nous voulons manger ». Partout en Italie, des gens se présentent sans payer aux caisses, et tentent de passer en force avec l’aide des autres clients.
Naples : « laissez le partir, il n’a pas d’argent »
La presse s’alarme des nombreuses prises d’assaut de supermarchés en Sicile. Des initiatives solidaires ont également lieu : distribution de bouffe, clients qui laissent des articles payés aux caisses, etc.
La situation est invraisemblable, des gens sont privés de leur travail, ont faim, et ne peuvent accéder à la nourriture déjà produite, parce qu’ils ne travaillent pas, donc ne sont pas payés ! On arrive au summum de l’absurdité du système capitaliste. On a d’un côté le mangeur, de l’autre l’aliment, et entre les deux les flics. Que les autorités peuvent-elles faire ? Distribuer gratuitement de la bouffe ? Cela ferait baisser le taux de profit des entreprises, les conduisant à leur perte. Les capitalistes n’accepteront jamais une telle mesure. Un revenu minimum d’existence ? L’État Italien est sur-endetté, à l’aube d’une crise. Il n’y a rien à attendre de l’État Bourgeois.
Alors que faire ? Les masses populaires prennent déjà leurs affaires en main. Et il faut les prendre à plus large échelle. Seule une économie planifiée, débarrassée du profit, peut empêcher qu’une crise sanitaire, écologique ou climatique ne se transforme en crise sociale. Une société débarrassée de la loi du profit peut se concentrer sur la production de l’essentiel, par les personnes les moins fragiles, en fonction des besoins et des moyens, en s’entraidant à l’échelle internationale. Cette société, c’est le socialisme, celle qui émergera d’une révolution.
D’ici là, les masses populaires ont raison de ne pas se laisser faire réquisitionner de force les stocks des grandes surfaces !