Ce vendredi 3 avril, Didier Lallement, préfet de police de Paris, a affirmé que les personnes placées en réanimation ces jours-ci sont celles qui n’ont pas respecté les mesures de confinement au moment de leur mise en place.
Par ces propos, le préfet a non seulement démontré son manque de connaissance des conditions de transmission du Covid-19, mais il a également ouvertement envoyé tout son mépris au visage de milliers de travailleurs et travailleuses atteints par la maladie. En effet, alors que les cadres et les patrons peuvent pour la plupart continuer leur boulot en télétravail depuis leurs beaux appartements, les ouvriers, eux, sont contraints de se rendre chaque jour à l’usine, sur les chantiers, dans les entrepôts etc. Ces millions de travailleurs se mettent quotidiennement en danger et sont de plus en plus nombreux à venir remplir les services de réanimation. En sous entendant que les personnes placées sous respirateur artificiel sont responsables de leur situation, le préfet méprise donc ouvertement tous les ouvriers ayant contracté le Covid-19. De plus, cette logique consistant à culpabiliser la population pour la propagation de l’épidémie vise à dédouaner le gouvernement de sa responsabilité évidente dans la situation catastrophique que nous connaissons aujourd’hui. En effet, la mise en place tardive du confinement, le maintien du premier tour des élections municipales ainsi que celui de la plupart des activités économiques non essentielles sont des facteurs aggravants de l’épidémie.
Le préfet Lallement a beau avoir présenté ses excuses, ses propos révèlent une fois de plus combien l’État bourgeois méprise les travailleurs et travailleuses.