Bernard Laviller est un personnage aux multiples facettes, un peu aventurier, dandy, mais, sans aucuns doutes, un vrai artiste populaire. On peut lui reprocher certaines positions, comme presue tout les artistes engagés. contradiction aujourd’hui ? Fils de syndicaliste ancien résistant, il a grandi à Saint Etienne, un ville marquée par l’industrie lourde, la métallurgie et les charbonnages. Bernard Laviller, pourtant issu de la petite-bourgeoisie, a été profondément marqué par cela et ça se ressent dans l’amour et le respect qu’il a pour le prolétariat.
« Les mains d’or » est un œuvre poétique et politique, un hommage vibrant à la classe ouvrière et à ceux et celles qui ont tout construit. Il y dénonce la désindustrialisation et l’absurdité du capitalisme qui fait qu’on coûte moins cher oisif que quand on produit. La classe ouvrière, cette classe niée, insensibilisée, qui aujourd’hui ressurgi dans les fracas de la lutte des classes, mérite bien plus qu’un hommage pour ses admirables créations, passées et présentes. Rien sans eux ne serait possible, aucune culture, aucun art, aucune activité humaine. Et pourtant, dans ce monde, ce sont eux qui sont traités comme des moins que rien, des idiots, des inutiles, ou de la chair à canon bon marché.
Notre Révolution reconstruira ces châteaux, nous relèverons les navires couchés, et les «mains d’or» dirigeront le monde.
Cette chanson résonne particulièrement aujourd’hui, où seuls les ouvriers et ouvrières portent toute la société sur les épaules, de manière tout à fait visible.
Un grand soleil noir tourne sur la vallée
Cheminées muettes, portails verrouillés
Wagons immobiles, tours abandonnées
Plus de flamme orange dans le ciel mouillé
On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts
Bouffés par les ronces, le gel et la mort
Un grand vent glacial fait grincer les dents
Monstre de métal qui va dérivant
J’voudrais travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir
Mes poumons, mon sang et mes colères noires
Horizons barrés là, les soleils très rares
Comme une tranchée rouge saignée sur l’espoir
On dirait le soir des navires de guerre
Battus par les vagues, rongés par la mer
Tombés sur le flan, giflés des marées
Vaincus par l’argent, les monstres d’acier
J’voudrais travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
J’peux plus exister là
J’peux plus habiter là
Je sers plus à rien, moi
Y’a plus rien à faire
Quand je fais plus rien, moi
Je coûte moins cher
Que quand je travaillais, moi, d’après les experts
J’me tuais à produire pour gagner des clous
C’est moi qui délire, ou qui devient fou?
J’peux plus exister là, j’peux plus habiter là
Je sers plus à rien, moi, y’a plus rien à faire
Je
voudrais travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore, travailler encore
Acier rouge et mains d’or