Sur la planète, les États-Unis sont sans doute le pays qui gère le moins bien l’épidémie de Covid-19. Le pays compte, à l’heure où j’écris ces lignes, près de 370 000 cas confirmés et pas loin de 12 000 morts. Selon les projections de la maison blanche, l’épidémie pourrait faire entre 100 000 et 240 000 morts rien que sur le territoire états-unien. Ce bilan terrible est la conséquence directe d’une gestion criminelle de l’épidémie par les autorités, mais aussi d’un système capitaliste ultra libéral qui ne permet pas la bonne gestion de ce genre de crises.
Depuis plusieurs semaines, Donald Trump affirme que « le remède ne doit pas être pire que la maladie ». Ce qu’il entend par là, c’est qu’une application rigoureuse du confinement et des mesures barrières aurait un impact trop important sur l’économie états-unienne, et que cela serait pire que le Covid-19 lui même. Autrement dit, plutôt avoir des centaines de milliers de morts que des milliards de dollars de perte pour les entreprises. D’ailleurs, l’État fédéral n’a toujours pas prononcé de mesure globale de confinement, et quelques États sur les cinquante que compte le pays ne sont donc toujours pas confinés. La raison à cela ? Ces États sont, semble-t-il, moins touchés que les autres par l’épidémie, il ne faudrait donc pas mettre leur économie à l’arrêt.
Cette logique criminelle qui prévaut depuis plusieurs mois dans la gestion états-unienne du coronavirus est justement la cause de la très rapide progression de l’épidémie dans le pays. En effet, il faut être stupide pour ne pas se rendre compte que retarder les mesures de confinement au motif que certains États comptent encore peu de cas, c’est justement permettre au virus de se développer dans ces États. Mais l’économie doit tourner, et Donald Trump et ses amis milliardaires n’en ont évidemment rien à foutre de la santé des millions de personnes vivant sur le territoire de ces États qui ne sont pas encore confinés.
De plus, dans un pays qui n’a même pas de couverture maladie universelle, ce sont évidemment les prolétaires qui seront les premières victimes de l’épidémie. En effet, lorsqu’on n’a pas d’assurance maladie, comment se payer une place en réanimation avec respirateur artificiel ? C’est tout simplement impossible. Les États-Unis semblent donc bien avoir trouvé le critère sur lequel le tri des patients s’opérera : comme toujours, les bourgeois auront une place dans des hôpitaux très bien équipés pendant que les prolétaires, sans assurance maladie, mourront faut de pouvoir payer les soins nécessaires à leur survie.
Les SDF, très nombreux aux États-Unis du fait du prix très élevé des loyers dans la plupart des grandes villes, ne peuvent quant à eux même pas se confiner et ainsi se protéger du virus. Ils sont contraints de dormir dans la rue, dans des espaces délimités à la craie ou à la bombe de peinture, sans autre forme de protection. Nombre d’entre eux mourront du Covid-19, cela ne fait aucun doute.
Sur le plan social, l’arrêt de l’économie est une tragédie pour des millions de prolétaires sans papiers qui, contrairement aux personnes possédant la nationalité états-unienne, ne pourront pas bénéficier du chèque de 1000 dollars promis par Donald Trump à chaque citoyen états-unien. Ces prolétaires sans papiers, souvent issus des pays d’Amérique du sud, totalement dominés par l’impérialisme états-unien, subissent donc de plein fouet les conséquences de la crise économique causée par la mauvaise gestion du Covid-19. Cette situation catastrophique fait craindre aux autorités des révoltes, des émeutes, des pillages. Cela serait totalement légitime ! Les prolétaires sans papiers, victimes de l’impérialisme et de l’exploitation capitaliste, n’ont pas à une fois de plus payer les conséquences du système criminel capitaliste. Ils ont raison de se révolter !
Le Covid-19 nous montre le visage le plus odieux du capitalisme, et aux États-Unis, première puissance impérialiste et terroriste au Monde, ce visage est définitivement celui d’un système qu’il faudra détruire par la révolution une fois l’épidémie terminée !