« On doit absolument reprendre l’activité économique. » C’est en ces termes que Fabrice Le Saché, vice Président du MEDEF, principale organisation patronale, s’est exprimé ce dimanche 12 avril sur BFMTV. Le message est clair : pour le patronat, le travail doit reprendre au plus vite, peu importe les conséquences sanitaires.
En l’absence de mesures interdisant purement et simplement les activités non essentielles, plusieurs usines ont d’ores et déjà relancé la production, c’est le cas notamment de l’usine Michelin à Clermont-Ferrand. Alors que le trafic routier est quasi nul depuis le début du confinement, il semblerait que pour le patron de Michelin ainsi que les actionnaires de l’entreprise, produire des pneus soit une activité vitale. Du côté de PSA (Peugeot-Citröen), la relance de la production est également envisagée pour les jours à venir. Summum du ridicule, l’entreprise Interflora, leadeuse du marché de la livraison de fleurs a décidé de relancer son activité… Comme si en période de confinement, se faire livrer des fleurs – et donc risquer de transmettre le virus au livreur – était quelque chose d’indispensable.
Alors que les services de réanimation sont encore saturés, cette relance de la production voulue par le patronat est une pure folie, mais elle illustre bien la mentalité de la bourgeoisie qui place le profit avant la santé de la population. Après tout, ce sont les ouvriers de ces usines qui vont attraper le virus, et non les cadres supérieurs de ces multinationales, qui peuvent faire du télé-travail depuis leurs appartements.
« Cela a assez duré » : voilà le mot d’ordre du patronat !
Sur les plateaux télés et dans les journaux bourgeois, la propagande en faveur d’une reprise de l’activité est également bel et bien là. Le journal Les Echos affirmait déjà il y a quelques jours que la France devait sortir du confinement. Désormais, ce débat est omniprésent, et le mot d’ordre de la bourgeoisie semble être « cela a assez duré », comme si le confinement n’était acceptable que quelques semaines. Face à ce mot d’ordre de la bourgeoisie, nous devons opposer un « tant qu’il le faudra ». En effet, le confinement doit être appliqué aussi longtemps que nécessaire pour protéger notre santé. Nous ne pouvons pas tolérer que pour protéger les profits des actionnaires, les entreprises fassent leur infâme lobbying en faveur d’une reprise de l’activité économique qui mettrait en danger des millions de personnes.
Bien-sûr, les bourgeois savent bien qu’une reprise totale de l’activité économique est impossible à l’heure actuelle, alors ils plaident à minima pour une reprise partielle… Ce serait déjà ça après tout. Cependant, il y a quelque chose que les bourgeois préparent bel et bien, c’est l’après confinement. Le MEDEF le répète et le martèle : il faudra travailler plus. Les ouvriers devront travailler plus. Les prolétaires devront passer plus d’heures à se casser le dos à l’usine, sur les chantiers, dans les entrepôts… Il faudra travailler plus, encore plus, toujours plus. Pour cela, Geoffroy Roux de Bézieux, Président du MEDEF, propose de nous supprimer des jours fériés, des jours de congés payés et d’augmenter notre temps de travail hebdomadaire. Vous l’avez compris : vous n’êtes pas responsable de cette crise sanitaire et économique, vous en avez payé le prix en voyant vos proches tomber malade, ou en tombant malade vous même, vous avez passé des semaines à galérer financièrement car le chômage partiel est bien inférieur à votre revenu habituel, et une fois le confinement terminé, ce sera à vous de payer les conséquences de cette terrible pandémie, causée en grande partie par l’incompétence et la cupidité des capitalistes.
Alors que le confinement creuse des inégalités sociales déjà très importantes, la vraie question semble être : jusqu’à quand allons nous accepter cela ? Les services de renseignement craignent un embrasement une fois le confinement terminé, et celui-ci serait plus que légitime.
La seule solution serait une révolution mais je crois que la majorité des Français ne soit mentalement et économiquement pas prêt à se battre sur ce terrain et pourtant beaucoup de groupe se forme pour refuser cette dictature.
Soyons nombreux à les rejoindre.