L’État français vient d’accorder une aide de 7 milliards d’euros à l’entreprise Air France-KLM afin de l’aider à faire face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19. De son côté, le gouvernement hollandais réfléchit à une aide de 2 à 4 milliards d’euros. Dans le même temps, le PDG de l’entreprise a annoncé qu’il envisageait un « plan de départ volontaire ».
Emmanuel Macron nous avait promis qu’il n’y aurait pas de licenciements, il nous avait promis qu’aucune entreprise ne serait laissée sur le carreau. Pour les entreprises, c’est vrai, l’État français a sorti le carnet de chèque : des aides en veux-tu en voilà, des annulations de cotisations sociales, des garanties de prêts… Une chose est sûre, l’État est bien présent pour renflouer les comptes en banque des actionnaires, avec de l’argent public bien évidemment. Par contre, pour ce qui est des travailleurs, ce n’est pas la même chose, et c’est ainsi qu’alors qu’Air France va bénéficier de 7 milliards d’euros d’aides publiques, l’entreprise envisage de procéder à un plan de « départs volontaires » afin de supprimer des postes. Bien-sûr, ces départs n’ont de volontaire que le nom. Dans les faits, ce type de plan aboutie toujours à des licenciements ou à des pressions à la démission.
Comme nous pouvions nous y attendre, tant du côté des entreprises que du côté de l’État, la question de savoir qui va payer les conséquences de la crise économique causée par le coronavirus ne se pose pas : c’est au peuple de payer, avec moins de protection sociale pour les travailleurs, avec moins d’aides sociales pour les plus précaires, avec moins de services publics, avec des licenciements, avec une augmentation du temps de travail etc. Eh oui, il faut bien faire des économies quelque part pour compenser les milliards d’euros de cadeaux faits au patronat en ces temps de crise. Alors une fois de plus, la logique qui prévaut c’est « privatisation des profits, mutualisation des pertes ».