Little Big Workshop est un jeu sorti en octobre 2019, développé par le studio indépendant Mirage Games Studio. Le principe est simple : construire une usine manufacturière à partir d’un capital de départ et de quelques ouvriers. Les ouvriers, des Nains (comme dans les contes de fées), construisent toute sorte d’objets : du jouet en bois au moteur de voiture. Ils vivent à l’usine, dorment par terre et ont une vie sociale dans la salle de pause.
C’est l’avantage du jeu : être à la fois extrêmement intuitif, – avec un tutoriel rapide et efficace, de simplifier au maximum les mécanismes d’organisation de l’usine, tout en restant à la fois profond et réaliste. Ainsi, il n’y a pas à gérer d’équipes, de turn-over, de malades. Pourtant, on comprend bien comment fonctionne une usine dans notre système. Nous commençons avec un petit atelier artisanal, et il faut débloquer de nouveaux choix, pour pouvoir recruter plus d’ouvriers, les spécialiser, recruter des techniciens, et, petit à petit, arriver à la production de masse, ou à l’usine de produits de luxe. Entre temps, des contrats pour des clients récurrents (défis) ont lieu régulièrement pour agrémenter le quotidien, et quelques petits évènements amusants ont lieux (le jeu est plein d’humour).
Votre usine à plusieurs aspects. Bien sur, d’abord, il y à les ouvriers. Tout viens d’eux : sans eux, on ne fait pas de profits. Dans le jeu, il n’y a pas de contremaitre, pas de patron, pas de surveillance, les ouvriers travaillent d’eux même (d’où le fait d’avoir choisi des Nains, ce qui rend ce choix « réaliste »). La main d’oeuvre est votre plus important capital au départ, et il faut la spécialiser – la former – ce qui à un prix. Elle gagne aussi en expérience et deviens petit à petit plus rapide et plus efficace. Tout est fait de manière simple, efficace : il y à des petites étoiles qui « notent » l’expérience des ouvriers. Sans ouvriers, il n’y à pas de production, même avec les machines les plus efficaces.
Le loisir est également important : il faut que les petits travailleurs reproduisent leur force de travail, et gardent un minimum de motivation : il faut agrémenter les salles de décorations, renforcer les capacités de la salle de pause, etc. Plus le travail est dur, plus l’ouvrier est pressé, plus il a besoin de repos pour ne pas se casser la figure ou s’endormir par terre.
presser toujours plus, car les prix tombent sans cesse. Comme dans la réalité, on ne peut pas survivre si l’on en reste au petit atelier. Il faut grossir. Il faut acheter des machines plus performantes, diviser le travail, mettre en place des chaînes de production efficaces, multiplier les ateliers. Il faut baisser sans cesse les coûts, par tous les moyens possible – en particulier, en laissant moins de temps aux ouvriers.
Il y a également des « crises » conjoncturelles – certains produits vont disparaître du marché alors qu’une commande est en cours, ou le prix va s’effondrer (évidemment, on peut le percevoir, mais c’est parfois difficile de se réadapter). Alors, pour survivre, on peut être contraint de vendre des machines, licencier – il n’y à pas de code du travail, c’est très pratique, pour recommencer une nouvelle production. Avec, toujours, le risque de la faillite. Les produits les plus simples à produire voient leur prix s’effondrer sans cesse, aidés par un gros monopole diabolique.
On le voit : le jeu est fidèle à la réalité. On voit les enjeux du « petit patronat », et l’impossibilité de faire autre chose que presser au maximum les ouvriers, à les rendre toujours plus productifs. C’est ça ou mourir. Mais il faut également prendre soin de la main d’oeuvre, en particulier de vos ouvriers qualifiés… Tout en gardant à l’esprit que, plus vous êtes gros, et moins leur formation coûte – relativement à vos moyens. Donc, moins importante à vos yeux. Et vous n’aurez bientôt plus de scrupules à les licencier.