Le Mali est une semi-colonie de l’État français. L’État malien bénéficie d’une indépendance administrative de façade, mais toute son économie est contrôlée par la bourgeoisie impérialiste française, et l’État français, par le biais de son armée, est présent directement sur le territoire malien.
Cette domination impérialiste totale du Mali par l’État français a des conséquences encore plus importantes que d’habitude en cette période de crise sanitaire. En effet, du fait de l’extrême pauvreté causée par l’impérialisme, de très nombreux maliens ont quitté leur pays pour chercher du travail à l’étranger dans le but d’aider leur famille restée au pays.
La diaspora malienne, répartie dans 77 pays, envoie ainsi chaque année plus d’un milliards de dollars au Mali, ce qui représente près de 7% du PIB du pays. Les 120 000 maliens vivant en France envoient à eux seuls 30% de cet argent. Et on ne parle là que des transferts légaux d’argent. Selon Dilip Ratha, économiste à la Banque mondiale, si on compte les transferts clandestins, on peut multiplier ce chiffre d’un milliard de dollars par deux ou trois.
Alors que la production économique est à l’arrêt au sein de l’État français, les travailleurs immigrés, relégués du fait du capitalisme raciste et impérialiste aux tâches les moins bien rémunérées, se retrouvent dans une précarité extrême et ne peuvent ainsi tout simplement plus envoyer d’argent à leurs proches restés au pays. La Banque Mondiale a ainsi constaté une chute historique du montant des transferts internationaux d’argent en direction des pays africains. Et pour cause, parmi les travailleurs immigrés, beaucoup sont sans papiers, beaucoup font également des petits boulots non déclarés sur les chantiers, dans la restauration ou dans l’entretien. Alors, pour ceux qui sont en situation irrégulière ou qui, victimes de patrons peu scrupuleux, travaillent sans contrat, il est tout simplement impossible de toucher le chômage partiel ou la moindre aide.
Alors que 42,7% des maliens sont déjà en situation d’extrême pauvreté, alors que le pays n’a évidemment pas les moyens, tant économiques que sanitaires, de faire face à la pandémie, la dépendance économique de beaucoup de familles maliennes vis à vis de leurs proches partis travailler dans les pays impérialistes aggrave encore une situation déjà très difficile. Il s’agit là d’une crise de plus causée par l’impérialisme, et c’est un cercle vicieux : le contrôle de l’économie malienne par l’État français et les entreprises françaises empêche le Mali de se développer et cause ainsi la pauvreté, et, cette situation, en obligeant de nombreux maliens à quitter leur pays, réduit encore les possibilités de développement du pays, renforçant encore le contrôle de l’économie du pays par l’État français, et ainsi de suite.
Face à cette situation, il n’y a qu’une seule solution : briser les chaînes de l’impérialisme par la révolution, en luttant pour expulser définitivement l’armée française, mais aussi les grandes entreprises qui sont responsables de la situation. Et ce combat, les maliens l’ont déjà entamé depuis des années !