Le gouvernement a annoncé que les dizaines de milliers de soignants qui se sont battus en première ligne contre le Covid-19 auront droit à une « médaille de l’engagement ». Une pseudo récompense qui sonne comme une provocation de la part d’un gouvernement qui participe depuis trois ans au démantèlement de l’hôpital public.
Cette médaille sera accompagnée d’une prime allant de 500 à 1500€, mais uniquement pour les personnels des départements les plus touchés par l’épidémie. Cela est non seulement clairement insuffisant, mais ce n’est en plus absolument pas ce que demandent les soignants : ce qu’ils veulent, c’est une vraie revalorisation de leurs salaires, un plan massif d’embauche et plus de moyens pour pouvoir mieux prendre en charge les patients.
Le gouvernement va encore plus loin dans l’irrespect en proposant aux travailleurs de faire don d’une journée de congés au profit des soignants, comme si c’était aux ouvriers de payer le prix du démantèlement de l’hôpital public opéré par les gouvernements successifs au profit des capitalistes depuis des années. À cette idée, le porte parole du syndicat national des infirmiers a répondu « L’idée est complètement hors sol. Il faut savoir que nous n’arrivons déjà pas à prendre à nos jours. Cela fait des années qu’on le réclame. Par exemple, rien que sur les hôpitaux de Paris, l’AP-HP doit un million de jours à ses 77.000 agents ».
Cette crise du Covid-19 intervient dans un contexte particulier pour l’hôpital public qui, malgré plusieurs années de lutte intense, paye le prix fort des politiques antisociales menées par les gouvernements successifs. Les personnels hospitaliers doivent faire de plus en plus avec de moins en moins de moyens, ce qui entraîne une baisse de la qualité des soins. Mais cette crise ne changera pas fondamentalement les choses, le gouvernement n’augmentera pas les moyens des hôpitaux uniquement en raison d’une crise sanitaire, nous le voyons bien aujourd’hui avec les pauvres primes et médailles qu’il promet aux soignants. Si le gouvernement doit faire quelque chose pour les hôpitaux, il ne le fera qu’au terme d’une longue lutte au cours de laquelle les soignants auront été capables d’établir un réel rapport de force avec l’État et les capitalistes.