L’Allemagne aura fini par céder et accepter l’emprunt collectif que demande à corps et à cris les économies du sud de l’Union Européenne, très touchées par la crise. La situation est telle dans l’espace Schengen qu’un refus de mutualiser la crise aurait signé le début de la fin de l’UE. L’Allemagne ne peut se le permettre car elle perdrait son poids politique et mettrait à mal sa stratégie de devenir une superpuissance pouvant jouer, à terme, dans « la cour des grands ».
Concrètement pour la plupart des pays de l’UE, l’euro est un poids pour leur économie. Une monnaie unique, avec un taux d’intérêt unique, dans une zone ou les économies de chaque membres sont à des niveaux très différents crée une augmentation de la pauvreté et du chômage pour le plus grand nombre.
En 2017 le FMI, dans un rapport annuel, expliquait que, pour l’Allemagne l’Euro était sous évalué de 18%, tandis que pour l’État français, il était sur-évalué de 8%. Selon ce rapport, chaque citoyen français perd par an, en moyenne, 3000 euros. Depuis 10 ans, par exemple, le revenue par tête en Italie n’a pas bougé, alors que les prix ont forcément augmenté. Cela signifie pour l’Allemagne qu’elle a, via l’euro, une politique de dévaluation de sa monnaie, ce qui lui permet de booster ses exportations. C’est, avec son potentiel industriel, la raison d’une balance commerciale plus que positive, qui représente 8% de son PIB.
Le décrochage français a commencé un peu avant la crise des subprimes et s’est, depuis, accentuée sans qu’aucune politique économique ne puisse inverser la tendance. En 10 ans l’État français a perdu 35% de parts de marché dans le monde. Aujourd’hui l’UE rentre dans des tensions historiques entre le sud de l’Europe en crise perpétuelle, avec des dettes de plus en plus hautes, un chômage massif et une misère en constante augmentation et un nord européen, autour de l’Allemagne, qui tire les marrons du feu de l’Union. L’intégration des pays de l’Est a permis à l’Allemagne de retrouver son « lebensraum » économique. Les économies post-révisionniste sont inféodées totalement au puissant voisin germain.
Jusqu’à aujourd’hui, l’Allemagne donnait des compensations économiques (La PAC, la production d’Airbus, etc) à l’État français pour le dédommager de son rôle de bras militaire de l’UE, mais avec la nouvelle politique de réarmement Allemand, la situation va devenir de plus en plus compliquée.
Le pacte de stabilité, c’est à dire le contrôle des dépenses, réduit de plus en plus de pays à l’inaction. En effet, dans une économie capitaliste, l’endettement peut être nécessaire pour mener des politiques économique, comme relancer la consommation, garder des services publics, aider les entreprises, pour la recherche… afin d’éviter une dégradation trop forte des conditions de vie de masses, et maintenir une relative paix sociale.
L’acharnement criminel contre la Grèce a montré qu’il n’y avait aucune réalité européenne. La semi-colonie Grecque a été traitée comme un pays annexé, qui a perdu une guerre. Humiliées, pris à la gorge, les masses se sont appauvries comme jamais. Même la troisième économie de l’UE, l’Italie, est prise dans le tourbillon d’une dette abyssale. L’État italien paye pour le service de la dette (c’est à dire les intérêts de la dette), chaque année, autant que son système éducatif.
La montée du fascisme dans l’UE a comme base cette réalité économique de plus en plus intenable. Comment cela pourrait être autrement alors que toute la pseudo gauche bourgeoise pense encore que l’UE est un « don du ciel ». Elle aurait évitée la guerre… qu’ils aillent dire çà aux Yougoslaves et aux habitants du Donbass. Cette fiction d’une égalité entre pays de l’UE est un mensonge sans nom. Comment la Slovaquie pourrait elle être sur pied d’égalité avec l’Allemagne ou l’État français. Le rejet de plus en plus en grand par les masses de l’UE est légitime. Les forces centrifuges anti-UE vont augmenter, tandis, que va se renforcer un centre politique de l’Union qui va devenir de plus en plus dictatorial.
Concrètement, pour les masses de l’Hexagone, cette situation va créer encore plus de pression économique, de dégradation de nos droits du travail, de nos services publiques, afin que l’impérialisme français puisse se maintenir un appareil militaire, seul aujourd’hui pouvant peser.
Pour nous communiste, cela signifie que nous devons empoigner la lutte anti-UE, mais également la lutte contre le militarisme impérialiste et contre le chauvinisme anti-allemand.