Alors que les rassemblements de plus de dix personnes sont toujours interdits, les luttes sociales s’intensifient au sein de l’État français. Les personnels hospitaliers ont lancé les « mardis de la colère » et appellent à une grande manifestation le 16 juin. Les salariés de Renault ont organisé ce samedi 30 mai une grande manifestation à Maubeuge contre les suppressions d’emplois prévues par le groupe. Le même jour, une manifestation de sans papiers revendiquant la régularisation a également eu lieu à Paris.
Alors que la mauvaise gestion de la crise du Covid-19 par les capitalistes a fait augmenter la pauvreté au sein de l’État français, alors que le démantèlement des hôpitaux publics par les gouvernements successifs n’a pas permis aux malades d’être pris en charge convenablement, alors que les violences policières se sont multipliées tout au long du confinement, alors que des millions d’ouvriers ont été obligés de continuer à travailler malgré les risques, le gouvernement bourgeois de Macron voudrait nous faire croire qu’une « union nationale » est possible face au coronavirus. Les masses populaires refusent catégoriquement le principe d’une telle union nationale, car il n’existe pas d’unité entre exploiteurs et exploités, il n’existe pas d’unité entre un gouvernement qui fait passer des mesures antisociales et des travailleurs qui subissent ces mesures. Alors, ces derniers jours, les luttes sociales semblent s’intensifier.
Le personnel hospitalier bien déterminé à ne pas se laisser faire
Les personnels hospitaliers, qui sont en première ligne face au virus, sont bien déterminés à ne pas se laisser faire, ils sont prêts à lutter pour de meilleurs salaires, pour de meilleures conditions de travail, pour pouvoir prendre en charge correctement les patients. Ce mardi 26 mai avait donc lieu le premier « mardi de la colère » avec des rassemblements devant de nombreux hôpitaux un peu partout au sein de l’État français. Des rassemblements auront désormais lieu tous les mardis, et une grande manifestation est prévue pour le 16 juin. À suivre donc.
À Maubeuge, les ouvriers Renault luttent contre les suppressions de postes
Renault a annoncé un plan de licenciement de 15 000 salariés, dont 4600 au sein de l’État français. Alors que l’entreprise bénéficie d’importantes aides de l’État (premier actionnaire du groupe), Renault décide donc de laisser des milliers d’ouvriers sur la paille pour faire des économies et délocaliser la production afin de maximiser les profits. Quelques jours après cette annonce, plus de 8000 personnes ont défilé dans les rues de Maubeuge (Nord) où une usine Renault doit fermer. Cette manifestation organisée très rapidement montre la détermination des salariés à lutter contre la direction du groupe. Partout, les ouvriers ne se laissent pas faire, s’organisent, luttent.
À Paris, une grande manifestation de sans papiers
Ce samedi 30 mai avait également lieu à Paris une grande manifestation de sans papiers. Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale en revendiquant la régularisation de leur situation. La police a violemment réprimé les manifestants avec des grenades lacrymogènes et arrêté 92 personnes. Depuis bientôt un an, le mouvement des « gilets noirs » prend de l’ampleur. Des milliers de sans papiers s’organisent contre l’État français qui, par son impérialisme, les oblige à quitter leur pays d’origine. Les travailleurs sans papiers représentent l’une des franges les plus exploitées du prolétariat, ils occupent souvent des emplois non déclarés, précaires et sont à la merci de patrons voyous. Par des manifestations comme celle d’aujourd’hui, ils relèvent la tête et osent se battre face à l’infâme État capitaliste-impérialiste français.