Actuellement, aux USA, une immense révolte s’est mise en branle contre le racisme, contre les conditions d’existence des personnes afro-américaines. Les masses prolétariennes afro-américaines se sont levés et se sont affrontés avec les forces de répression de manière massive et déterminée. Des attaques quasi militaires des forces de police ont eu lieu. La révolte, est, d’abord, contre le racisme. Mais il faut la comprendre dans un contexte plus large. La classe ouvrière etatsunienne à toujours été largement multiculturelle. En son centre, le prolétariat noir travail dans les usines automobiles, la santé, la restauration, le batiment… Les travailleurs noirs de l’automobile ont longtemps été à l’avant garde de la lutte de classes.
C’est une chose importante : les noirs sont au cœur de la classe ouvrière et de la production. Les quartiers noirs sont composés de prolétaires pauvres, travaillant dans des emplois difficilles et mal payés. Ils sont écrasés au quotidien par l’impérialisme. Un chiffre intéressant, c’est la baisse récurente du nombre de noirs ayant fait des études supérieures et du pourcentage de noirs a la fac. Un autre, c’est la hausse du revenu du travail des femmes, un revenu ouvrier ou employé, fesant passer un certain nombre de familles noirs dans une pseudo « classe moyenne ». On vois ici la division du travail : les noirs sont prolétaires.
Mais ce n’est pas simplement le racisme des flics. Le racisme, c’est le fait d’avoir, au cœur de la division du travail, un groupe ethnique réduit aux travaux les plus durs et les moins bien payés. Tout cela produit une superstructure raciste, des flics aux patrons, en passant par l’administration ou au comportement des blancs.
Mais, en tant que noir, c’est une révolte d’une fraction du prolétariat. Il ne s’agit pas d’une insurection nationale, mais d’une insurection ouvrière, de la fraction noire du prolétariat. Dans les émeutes, suivant les villes, il peut y avoir une majorité de blancs et de latinos face aux noirs. La police est l’ennemie de toutes les masses populaires et dans les zones urbaines, les autres communautés ont pû se joindre à la révolte. Car si les ouvriers noirs sont au cœur de la classe ouvrière, ils peuvent entrainer le reste de la classe ouvrière. On à vu de très nombreux travailleurs de la santé des états les plus touchés dans les manifestations.
Il y à donc un double aspect a la révolte. Un aspect prolétarien, et un aspect nationaliste. Les prolétaire snoirs américains se lever contre le racisme, de manière autonome et indépendante. Il ne peut y avoir d’unité prolétarienne sans une large révolte antiraciste, car le racisme resterait un tabou et le chauvinisme briderait l’expression des noirs américains. Mais, autour de cette large révolte, il y a la possibilité d’une unité de classe contre l’impérialisme. Même les petites entreprises noires sont liés a la classe ouvrière : les entreprises tenues par des noirs représentaient, en 1982, 0.16% des revenus de toutes les entreprises !
En ce sens, les discours post modernistes ne sont pas internes à la révolte mais extérieurs. La petite bourgeoisie noire américaine tente de retirer le caractère prolétarien de la révolte pour se placer au niveau de la petite bourgeoisie blanche. Le mouvement prolétarien n’est pas assez fort pour attirer la petite bourgeoisie à lui et la diriger, c’est donc l’inverse qui se produit. La petite bourgeoisie tente de réduire le racisme à l’aspect individuel, culturel, et d’évacuer totalement la question de la production et du travail, de la division du travail.
Le concept de White Privilege du nationaliste noir W.E.B Du Bois a été vidé de sa substance ; et réduit à des attitudes individuelles que l’on peut subir ou non, alors qu’à la base, il s’agit du traitement des prolétaires noirs et des prolétaires blancs, de leur identité sociale, de leur rapport au monde et au racisme. Là ou W.E.B Du Bois voit une clef de la compréhension de l’impérialisme et de la société américaine, le terme est utilisé pour tenter d’individualiser les problèmes et de les sortir de leur contexte, permettant a des marques comme Nike de se placer de manière opportuniste, où à la gauche bourgeoise de récuperer de manière électoraliste.
Ainsi, la révolte est celle d’une fraction du prolétariat, contre l’oppression raciste et contre l’exploitation par le capitalisme, dans un contexte de grave crise économique. Il ne peut pas y avoir d’unité du prolétariat sans reconnaissance du racisme, et il ne peut y avoir de reconnaissance du racisme sans soulèvement.