Le général Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée Française depuis juillet 2019, s’est exprimé pour la première fois devant la presse. Il a parlé de son plan pour dix ans. Et pour lui, c’est la fin de la guérilla, de l’insurrection et de la guerre asymétrique. Place, maintenant, à la guerre « Etat contre Etat », la guerre symétrique. Il parle ouvertement d’engagements « durs » contre la Russie, contre la Chine en particulier. Il ne mentionne pas les USA, mais il est évident que, hégémonique, il est forcément un concurrent à l’impérialisme Français. Et une alliance sera-t-elle toujours préférable à une opposition ? Rien n’est moins sûr.
Il faut voir dans tout cela une direction générale de la crise de l’impérialisme. Le monde va vers la guerre. La crise générale du capitalisme s’exprime dans la crise économique. Et la crise se métamorphose en guerre. Il faut revenir à la source. Le profit réalisé sur le dos des prolétaires se convertit en capital qui s’accumule. Et on se retrouve avec trop de capital. Il faut donc l’exporter, le mettre dans des pays dominés, où l’on peut extraire les ressources et les richesses pour le profit de la métropole. C’est le cas, pour la France, des Balkans, d’une grande partie du Maghreb ou de l’Afrique Noire. Mais quand la crise se profile, les différents Etats Impérialistes sont poussés à se battre pour élargir leur territoire, continuer à exporter du capital sur-accumulé et conquérir de nouveaux marchés.
En ce sens, le monde capitaliste marche vers la guerre, sans cesse. La multiplication des opérations exterieures nous le confirme. Et le général Burkhard en fait, lui même, la demonstration : il faut plus de chars, plus de canons, plus de soldats formés et entrainés, une meilleure organisation
opérationnelle. On n’est plus dans le déploiement de moyens de dissuasions, mais dans la création d’une force opérationnelle. D’ailleurs, Burkhard lui-même est un ancien para, proche du terrain. Selon la bourgeoisie, « tout le monde », en France, aime l’armée. On apprécie, généralement, les militaires sympathiques, les soldats venus du peuple et armés pour le protéger. On a tous un cousin, un oncle, un membre de la famille, un homme ou une femme, engagé dans l’armée. Et pourtant, le camp du peuple n’est pas celui de « La France ». Le monde n’a pas besoin de guerre. Il n’y a pas de « grand méchant » voulant agresser le pacifique peuple Français. Il y a des impérialistes qui veulent se repartager le monde.
Mais dans les médias de masse, les contradictions sont exacerbées. Contre le péril de la domination Chinoise, contre l’Allemagne qui dirigerait l’UE contre la France opprimée, contre la Russie qui manigancerait dans son coin… La propagande n’est pas plus fine que celle qu’on nous présente à
l’école lorsque l’on parle de la première ou de la seconde guerre mondiale.
Seule la classe ouvrière peut stopper la guerre. C’est elle qui produit les armes, les blindés, les avions ; c’est elle qui produit de quoi nourrir les armées ; c’est elle qui assure la logistique de guerre.
On ne peut faire la guerre sans la classe ouvrière. C’est elle qui fait tourner le pays. Mais la classe ouvrière n’est, au mieux, pas organisée, au pire, tombée dans les filets du Front National, un des principaux partis de la guerre et de la mobilisation autour de l’armée et de la police. Chacun doit en prendre conscience : le monde va à une triple catastrophe. Crise économique, probablement pire qu’en 1929 ; crise écologique, avec une destruction possible de la vie sur terre ; guerre mondiale. Tout nous pousse à penser que les désastres vont s’accumuler. Et rien ne nous laisse le loisir de prendre du temps. Les ouvriers et les révolutionnaires conscients doivent absolument s’organiser autour du Front Uni, construire une grande organisation de la classe ouvrière, sans quoi nous allons vers la catastrophe !