Dans le monde, plusieurs pays ont officiellement dépassé la barre des un million de cas : les Etats Unis, l’Inde et le Brésil. Il ne s’agit que de chiffres officiels, probablement loin de la réalité mais ils dessinent une tendance. Les pays semi-coloniaux sont les plus touchés. Ils sont maintenus dans le sous-développement par l’impérialisme, rendant difficile toute forme de confinement et les infrastructures de santé sont très insuffisantes. Les masses, autour des révolutionnaires, doivent trouver des solutions, créer les infrastructures nécessaires, produire le materiel, etc.
Mais pour les Etats-Unis, le problème est tout autre. Le pays compte, le 17 juillet, 68 000 nouveaux cas de Covid-19 en 24h, un nouveau triste record. Le système impérialiste s’enfonce dans la crise, une crise générale de l’ensemble du système. Il y a eu la chute du bloc de l’est révisionniste, permettant l’élargissement à de nouveaux marchés. Mais il y a surtout la conquête de nouveaux marchés : la livraison sur le « dernier kilomètre » (la livraison au domicile de biens autrefois achetés sur place, comme les plats de restaurants, les drives, etc) avec l’émergence des services de livraison, la privatisation de la conquête spatiale ou encore la privatisation de la santé.
Nous avions publié une longue traduction d’une analyse de Redspark.nu portant sur cette question, mais il faut en retenir une privatisation de la santé, une prolétarisation du personnel soumis petit à petit aux mêmes contraintes que les autres ouvriers : cadences, flicage, comptage, hausse de la productivité, fonte des effectifs… En ce sens, le but de la santé n’est plus de maintenir la santé de la population et en particulier de la main d’oeuvre, d’assurer une stabilité, de faire partie d’un « compromis » entre la bourgeoisie et le prolétariat, ce qui était possible lors de l’âge d’or de l’expansion capitaliste, mais bien d’être un marché, répondant à des « besoins » uniquement définis par les moyens financiers.
Les Etats-Unis ont vécu durement la crise de 2008 et les compromis sociaux, au niveau de l’Etat ou des entreprises, se sont évaporés. Ils ne sont évidemment pas réapparus. Cela empêche tout confinement global, tout arrêt même temporaire de l’économie. Il n’y a aucune distanciation sociale. Et les fractions les plus agressives de la bourgeoisie mobilisent leurs troupes contre toutes les mesures de confinement : il faut que les prolétaires se fassent exploiter. Ceux qui ont supprimé aux prolétaires toute possibilité de vivre sans travailler temporairement expliquent, arme à la main, qu’empêcher les prolétaires de travailler, c’est les priver de leurs moyens d’existence et que c’est une atteinte à la liberté des américains.
La crise du covid et la crise économique se renforcent dialectiquement, accélèrent l’histoire, mettent en lumière la destruction de l’environnement et la tendance au fascisme, deux expressions du capitalisme face à la crise.