L’Etat Français et les élites compradores ont marché main dans la main lors du génocide des Tutsi au Rwanda. Après l’arrestation, le 16 mai à Asnières sur Seine, de Félicien Kabuga, impliqué dans le financement du génocide, c’est un nouveau responsable qui est identifié par Médiapart. Aloys Ntiwiragabo, 72 ans, est repéré dans la banlieue d’Orléans.
L’Etat Français dirigé par François Mitterand était bien au courant des volontés génocidaires de l’élite compradore Hutu. Dès janvier 1993, suite à sa participation à une mission d’observation au Rwanda par la Fédération internationale des droits de l’Homme, Jean Carbonare, alors président de Survie, intervient au « 20 heures » de France 2 pour alerter l’opinion : « C’est une politique organisée (…). On a parlé de purification ethnique, de génocide, de crime contre l’humanité dans le pré-rapport que notre commission a établi. (…) Notre gouvernement, qui supporte militairement et financièrement les autorités rwandaises, a une responsabilité… Il faut qu’on fasse quelque chose ».
L’Etat Français soutient le gouvernement fasciste du CDR contre les rebelles, gouvernement qui n’hésitait pas à affirmer ses volontés exterminatrices, considérait littérallement les Tutsis comme les nazis considéraient les juifs, avec la planification d’une solution finale, des listes de « Tutsis de l’intérieur et de l’extérieur », une propagande sur le caractère « parasitaire » des Tutsis, souvent appelés inyenzi et ibyitso (« les cafards et leurs complices »).
Dans les années 90, c’est l’Etat Français qui forme les militaires et gendarmes Rwandais, qui soutient le gouvernement fasciste local. Pendant le génocide, la France continue de livrer des armes à l’Etat Rwandais. Les membres hauts placés de l’Eglise et de la Croix Rouge, des colons Français, participent activement aux préparatifs du génocide des Tutsi. Et finalement, toute la hiérarchie de l’Etat Rwandais, prefets, sous-prefets, hauts placés de l’armée, participe aux massacres
Vingt-cinq ans après les faits, on retrouve un des dirigeants du génocide en France. Sa femme est la première arrivée, à laquelle on a accordé l’asile politique en 2001… En 2011, il fait une demande de visa en son nom. Le ministre de l’intérieur est Alain Juppé… au même poste pendant le génocide. Evidemment, Ntiwiragabo n’est pas arrêté, alors même qu’il est recherché internationalement. Et possède des papiers et signe des documents à son nom ! Il vit dans un HLM, donc après une procédure administrative. Sa femme était surveillée par les services de renseignement. Son arrivée, entre 2001 et 2011, n’a donc pas pû être loupée.
Il est évident que dans la bureaucratie de l’Etat, nombreux étaient ceux au courant de la présence de responsables génocidaires Rwandais en France. Mais rien n’a été fait. Une preuve de plus de la complicité de la bourgeoisie impérialiste, complètement corrompue, dont François Mitterand à été la figure, avec le génocide.