Un séminaire international réunissant des organisations de jeunes et d’étudiants révolutionnaires du monde entier a eu lieu pour parler de Varavara Rao, prisonnier politique révolutionnaire en Inde. Voilà la situation que l’Etat réactionnaire indien fait subir à cet artiste :
Le prisonnier politique, poète et activiste Varavara Rao a été testé positif au coronavirus quelques jours après que sa famille ait publiquement exprimé son inquiétude pour sa santé, exhortant les autorités à ne pas le « tuer en prison ».
L’activiste et poète Telugu, âgé de 80 ans, est en prison depuis deux ans en raison de l’affaire Elgar Parishad. Rao se trouvait dans la prison Taloja de Navi Mumbai (Nouvelle Bombay) où sa santé se détériorait depuis la fin du mois de mai. Il a été transféré à l’hôpital JJ de Mumbai lundi soir après s’être plaint d’étourdissements.
« Il n’a montré aucun symptôme de COVID-19 jusqu’à présent. Il n’a aucune difficulté à respirer et est stable. Nous le transférerons bientôt dans un hôpital COVID-19 », selon la déclaration du Dr Ranjit Mankeshwar, le doyen de l’hôpital JJ, rapporté par The News Minute
Le Dr Mankeshwar a déclaré que les allégations des membres de sa famille selon lesquelles il ne recevrait pas de soins médicaux appropriés n’étaient pas vraies.
« Nous lui fournissons les meilleurs équipements de santé et d’ici jeudi soir, il pourrait être transféré à l’hôpital St George (un autre hôpital public) pour un traitement plus approfondi », a déclaré Mankeshwar.
Pendant ce temps, des détails choquants concernant son état de santé sont apparus après que sa famille ait essayé de lui rendre visite à l’hôpital JJ. Une lettre d’Human Rights Defenders Alert affirme que lors de sa visite à Rao, les membres de sa famille l’ont trouvé allongé dans un « état inhumain » dans un bassin d’urine dans une salle de transit sans traitement ni accompagnateur. « Lorsque son neveu a essayé de changer ses draps trempés d’urine, la famille a été jetée dehors par le personnel de l’hôpital », selon la lettre, citée dans un article sur Newsclick.
La famille de Rao a également affirmé qu’il avait des hallucinations et a parlé des funérailles de son père, un événement qui a eu lieu il y a 75 ans, selon un article de Scroll.
Venugopal a déclaré que son co-accusé et ancien universitaire Vernon Gonsalves lui avait avait dit que Rao était « incapable de marcher tout seul, incapable d’aller aux toilettes, de se laver ou de se brosser les dents ».
Rao avait également dû être hospitalisé en mai lorsqu’il est tombé inconscient en prison. Il est cependant sorti de l’hôpital dans les trois jours, après quoi sa famille a déclaré qu’il n’avait pas reçu de traitement médical approprié, a rapporté The Indian Express.
Les avocats de Rao ont essayé de le faire libérer sous caution à plusieurs reprises au cours des 22 derniers mois, en raison de sa mauvaise santé.
La dernière requête a été déposée lundi dernier, lorsque les avocats de Rao se sont adressés à la Haute Cour de Bombay avec deux requêtes, demandant une libération sous caution temporaire en raison de la détérioration de son état de santé et une instruction aux autorités carcérales de produire son dossier médical et de l’admettre dans un hôpital public ou privé. La demande est en instance devant la Haute Cour et devrait être entendue vendredi.
Le 26 juin, le tribunal de la NIA (National Investigation Agency) a rejeté son recours au motif qu’il a été mis en examen en vertu des dispositions strictes de la loi sur la prévention des activités illégales (UAPA), à la suite de quoi il a saisi la haute cour.
Rao et neuf autres militants ont été arrêtés dans l’affaire des liens entre Elgar Parishad et les maoïstes, qui a d’abord été examinée par la police de Pune, puis transférée à la National Investigation Agency (NIA) en janvier de cette année.
L’affaire portait sur des allégations de discours provocateurs prononcés lors du conclave d’Elgar Parishad tenu à Pune le 31 décembre 2017, qui, selon la police, ont déclenché des violences le lendemain près du mémorial de guerre de Koregaon-Bhima.
La police a également affirmé que le conclave avait été organisé par des personnes ayant des liens présumés avec les maoïstes.