Alinea est un des gros de l’ameublement en France. Il appartient aux propriétaires du groupe Auchan, la richissime famille Mulliez. Et l’entreprise est désormais en redressement judiciaire… avec la famille Mulliez qui liquide d’un côté l’entreprise, et, de l’autre… la rachète. Le but ? Supprimer des emplois, rendre rentable une entreprise en déficit.
C’est ce qu’explique le journal Libération : Le 31 août, l’entreprise sera fixée sur son sort à l’issue d’une audience devant le tribunal de commerce. Le suspense n’est toutefois pas très grand. Il n’existe, à ce jour, qu’une seule offre de reprise d’Alinea, formellement déposée jeudi. Elle prévoit seulement la reprise de neuf magasins, la fermeture de dix-sept autres et le licenciement de 1 000 salariés. Les repreneurs ne sont autres que les actuels propriétaires d’Alinea : Alexis Mulliez et ses cousins, cousines, oncles et tantes, issue de la famille nordiste qui a créé et possède Auchan, la sixième plus riche de France (26 milliards d’euros de patrimoine) selon le magazine Challenges.
Il faut en tirer une leçon importante. L’Etat n’est pas au dessus des différentes classes sociales, il n’arbitre pas un conflit. L’Etat prend part au conflit entre les différentes classes sociales. Il adapte son droit en fonction des besoins de la bourgeoisie et de son intérêt à long terme. La crise économique, dans le cadre de la crise générale de l’impérialisme, ne laisse pas le choix : il faut faire voler en éclat les compromis sociaux, il faut donner beaucoup plus de latitude au capital, même si cela peut provoquer des révoltes.
Le droit s’est adapté aux besoins de la classe dominante. Les presque deux milles salariés d’Alinéa sont les premiers à en payer le prix. Enormément de prolétaires, pour certains issus de zones ou le chômage est très élevé : Blagnac, où l’aéronautique restructure ; Ste Geneviève des Bois et Rosny-sous-Bois, dans la banlieue Parisienne, Barentin, dans les zones périurbaines prolétariennes autour de la métropole de Rouen…
Le groupe prétexte la crise sanitaire, la révolte des gilets jaunes où les grèves contre les retraites sans jamais parler de la crise économique, de son déficit chronique, des milliards empochés par les patrons du groupe. Les travailleurs en grève du Mans le font remarquer : « Mulliez, regarde ta Rolex, c’est l’heure de la révolte » et « Tu brasses des milliards et tu es avare ».
Partout, la révolte ouvrière gronde. Les masses prolétaires ne veulent qu’une chose : s’organiser et être conduite au combat contre la bourgeoisie et son Etat !