Des camarades du Front Uni nous ont envoyé cet article, nous le publions.
Anouck Tamisier, 11 ans, élève au collège Yves Montand, s’est vue convoquée chez le principal-adjoint de son collège il y a quelques jours de cela. La raison ? Sa tenue jugée trop courte et inappropriée dans l’enceinte de l’établissement, en accord avec le règlement intérieur qui stipule que le port de la jupe et du short est interdit à l’intérieur de l’établissement. Règlement qui s’applique en réalité plus pour les filles que pour les garçons, ces derniers ayant le droit de porter des shorts et bermudas. En plus des remontrances de la part de certains professeurs et surveillants qu’Anouck a dû subir pour avoir simplement voulue porter un short un jour de très forte chaleur, elle se vit également gratifiée d’une observation sur son carnet de correspondance, la menaçant en cas de récidive à des sanctions de la part de la direction de l’établissement. Cette situation a fait vivement réagir les jeunes femmes françaises tout comme la classe politique.
En réponse à cette polémique, Jean Michel Blanquer déclarait le 21 septembre 2020 : « Une tenue républicaine est exigée à l’école ». Cette réponse est digne d’un politicien car elle ne répond ni à la polémique, ni aux revendications des jeunes femmes qui souhaitent pouvoir s’habiller comme elles le souhaitent sans avoir à subir des jugements ou menaces. Une fois cette première analyse un peu simpliste effectuée, il convient de tenter d’analyser la réponse du ministre de l’éducation nationale de manière plus poussée et pertinente. En effet, le choix des mots n’est pas anodin. L’utilisation de l’expression « tenue républicaine » peut sembler n’être qu’une expression politique pour toujours affirmer la prépondérance et l’autorité suprême de la République en France en 2020. Mais nous nous devons également d’analyser cette expression d’un point de vue marxiste. Rappelons rapidement que la contradiction principale à l’intérieur de notre société est la contradiction prolétariat-bourgeoisie, c’est sur celle-ci qu’est basée le mode de production capitaliste qui maintient et aggrave l’oppression des travailleurs et travailleuses et encore plus des femmes. Au travail, dans l’État français, les femmes gagnent environ 20% de moins en moyenne que les hommes, elles représentent également 83% des travailleuses à temps partiel, qui est la plupart du temps contraint. Enfin, plus de 20% d’entre elles sont au chômage.
Le choix des mots du ministre de l’éducation nationale est donc un rappel de l’autorité et du contrôle de la 5eme République Française sur le corps et la vie des femmes, qui, sous couvert de pudeur et de tenue à l’école pour les collégiennes, tente de rappeler à l’ordre les jeunes femmes dès leur plus jeune âge. En effet, il faut être conscient que l’ensemble des pressions exercées et imposées aux femmes et ce dès leur plus jeune âge, a pour objectif de les formater, de leur apprendre à accepter la domination masculine afin d’être des prolétaires encore plus exploitables que les prolétaires hommes, une fois leur entrée dans le monde du travail effectuée. Le réel problème dans cette polémique n’est donc pas de savoir pourquoi une jeune fille n’a pas eu le droit de mette un short en période de canicule, mais bien pourquoi en 2020, les femmes et leur apparence sont encore soumises à l’appréciation et au contrôle de la société patriarcale, fonctionnant au profit des hommes : capitalistes comme prolétaires, dont la force de travail est reproduite principallement par les femmes.
Nous pouvons, pour appuyer cette analyse, prendre l’exemple de Maryam Pougetoux, vice-présidente du syndicat étudiant l’UNEF, qui, il y a quelques jours également, lors d’une audition à l’Assemblé Nationale portant sur la question de la précarité étudiante, s’est vue invectivée par plusieurs députés LR et LREM par rapport au fait qu’elle s’est présentée voilée. Malgré le fait qu’aucune loi n’interdit à une personne auditionnée de venir voilée, plusieurs députés LR et une députée LREM ont quitté l’audition. Cet exemple a pour principal objectif de montrer qu’être une femme en short ou voilée est soumis à l’appréciation de la société capitaliste et patriarcale française aujourd’hui et que les femmes ne sont donc pas libres de se vêtir comme elles le souhaitent. Voilà pourquoi il convient de mener une lutte féministe prolétarienne afin de changer le système en profondeur et que les jeunes filles, tout comme plus tard les futures travailleuses ne soient ni exploitées ni jugées, ni critiquées par le simple fait qu’elles soient des femmes. Face à cette société patriarcale, il faut donc que les femmes s’organisent entre elles, puis avec l’aide de leurs camarades masculins, développent un front communiste afin de pouvoir renverser le capitalisme et ainsi commencer la destruction du patriarcat qui en découle en grande partie !
Les femmes ne peuvent accéder à l’émancipation vis à vis des chaînes de l’exploitation que dans une société communiste, sans classes !!
Vive la lutte des femmes !
A bas le patriarcat !