Toute la science bourgeoise et encore plus celle touchant aux sciences humaines et sociales trouvent leurs fondations dans le marécage de l’anti-marxisme. Elles n’existent que pour démontrer que le Marxisme et donc l’inevitabilité historique de la révolution prolétarienne, est invalide. Pour cela la « science » bourgeoise doit nier le réel, le déformer et le faire correspondre à son imagination. Ainsi fonctionne, par exemple, les fanatiques religieux. La superstructure de la société, dont l’idéologie fait partie, est le reflet de la base économique. Le système capitaliste en pourrissement avancé se reflète dans l’esprit des penseurs de ce système qui rentrent comme lui en pourrissement. Patrick Artus est de ces hobereaux du système qui est à l’économie ce que Zemmour est à la pensée, un vaste canular. Ce monsieur économiste est « directeur de la recherche » au sein de la banque Natixis. Un homme en tout point libre, on peut l’imaginer !
Mu par un ennui propre à sa condition parasitaire et par sa haine de classe, il s’est mis en tête de calculer combien aura coûté à l’économie (c’est-à-dire au système de domination de classe) chaque vie de sauvée par le confinement.
Nous aurions pu faire un texte sur le cynisme de cette classe qui pense au fond qu’exterminer des gens vaut la peine quand il faut maintenir l’économie. Mais là n’est pas le cœur du problème ! Il se trouve plutôt dans son calcul « économique » qui est complètement aberrant et qui est, comme chaque produit de la pensée, un reflet de la division en classe de la société.
Il part de l’analyse qu’un mois de confinement strict coûte à court terme 5 points du PIB ( sur le long terme 2,5 points), puis il estime le nombre de vies sauvées à 20000 (selon les épidémiologistes). Un point de PIB représentant 24 milliards d’euros, une vie selon lui a donc coûté 6 millions d’euros. Il en déduit que c’est bien plus que l’estimation de la valeur ajoutée d’une vie de travail. Ce qui est aberrant c’est la façon dont il calcule la richesse crée par un travailleur. Il se contente de prendre le salaire moyen d’un travailleur (22000e) qu’il multiplie par le nombre d’années travaillées, produit qu’il chiffre ainsi à 1 millions d’euros ! Voyez-vous l’escroquerie du calcul, qui nie complètement qu’un travailleur ne reçoit qu’une toute petite part de la richesse qu’il crée.
Si ce Monsieur Artus s’intéressait un temps soit peu à l’économie, il verrait que ce système est avant tout un immense vol de la plus-value, c’est à dire de la richesse produite par un travailleur. Que dans ce système le salaire ne sert qu’à reproduire la force de travail et que ce n’est qu’une infime part de ce que produit en richesse un ouvrier. Un ouvrier de l’industrie , ou la plus-value est titanesque produit bien plus de richesse que son salaire. Si l’ouvrier gardait toute la richesse produite, comment le capitaliste pourrait-il s’enrichir et comment pourrait-il se permettre le luxe de payer des « économistes » aussi nul que ce Patrick Artus. A noter que le Figaro a retiré son article, ce qui signifie qu’ils se sont peut-être rendu compte que le calcul était aberrant ou qu’en cette période de tension sociale extrême, publier de telle chose pourrait attiser la haine de classe.
Pour aider Patrick et tous ces collègues nous allons faire comme eux un calcul basique, à la louche certes mais qui démontrera l’exploitation titanesque que subit la classe ouvrière dans les pays impérialistes. Prenons Airbus, fleuron de l’économie nationale, qui en 2017 a fait un chiffre d’affaire de 64 milliards d’euros et qui emploie 130000 travailleurs. Le calcul est simple, il suffit de diviser ce qu’a crée de richesse Airbus divisé par le nombre d’employé, ce qui donne environ 500000e. Nous pourrions, si nous voulions affiner, nous concentrer uniquement sur les ouvriers qui créent véritablement la richesse proprement dite, mais nous sommes beaux joueurs, nous laissons la direction, l’encadrement etc. Une personne travaille en moyenne 40 ans donc il aura crée dans sa vie de labeur 20 millions d’euros! Soit 20 fois plus que ce qu’avançait le sieur Patrick. Un travailleur de l’industrie paie largement son confinement mais il le paie en plus pour beaucoup d’autres qui ne sont que des parasites dans une société impérialiste comme la notre. Le jour où les ouvriers feront le calcul de combien coûte un Patrick Artus à la société, lui et ses amis « économistes » découvriront le travail, le vrai.