Ce lundi 23 novembre, des centaines de réfugiés, majoritairement originaires de pays d’Afrique, ont occupé la Place de la République à Paris pendant quelques heures. Ces réfugiés vivaient pour la plupart, il y a quelques semaines encore, dans un campement à Saint-Denis. Ils en ont été récemment expulsés par la police. Alors, pour protester contre leur difficulté à se loger et contre leur situation sanitaire désastreuse, ils ont décidé de se rassembler Place de la République, avec le soutien de différentes ONG et collectifs d’avocats. Les policiers sont arrivés très rapidement pour les expulser, avec une violence inouïe dont témoignent de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, au grand désarroi du gouvernement qui souhaite interdire la diffusion d’images de violences policières.
La situation des réfugiés au sein de l’État français ne vient pas de nulle part, elle est un produit de l’impérialisme français. En effet, c’est l’État français qui pousse des millions de personnes à l’exil en pillant les ressources de nombreux pays, notamment en Afrique de l’Ouest et au Maghreb. C’est l’État français qui, en bombardant le Mali, la Syrie, le Burkina Faso, le Niger et la Centrafrique rend ces pays invivables pour leur population. C’est l’État français, en soutenant les entreprises françaises qui investissent massivement des capitaux en Afrique, qui maintient des peuples entiers dans la misère. Alors, il n’est pas étonnant que des millions de personnes fuient ces pays pour venir vivre sur le territoire d’États impérialistes où ils espèrent avoir une vie meilleure. Au sein de l’État français, comme dans les autres puissances impérialistes, ces exilés sont utilisés par la bourgeoisie comme de la main d’oeuvre bon marché. Les personnes sans papiers enchaînent les jobs non déclarés, sans protection sociale, avec un salaire toujours plus faible, pour le plus grand plaisir du patronat. Les travailleurs immigrés, même ceux ayant des papiers, sont utilisés comme une variable d’ajustement, ils sont souvent les premiers licenciés en cas de crise et subissent une importante discrimination à l’embauche.
Ainsi, les prolétaires immigrés, originaires de pays dominés par l’impérialisme français, subissent tant la violences de l’impérialisme dans leur pays d’origine, que sur le territoire de l’État français. À cette violence de l’exploitation capitaliste s’ajoute la violence policière gratuite et quotidienne mais aussi la violence des groupuscules fascistes comme Génération Identitaire. Mais dans ce système capitaliste-impérialiste, comment pourrait-il en être autrement ? Il serait illusoire de penser que l’État français puisse traiter correctement sur son territoire des populations à qui il rend la vie impossible dans leurs pays d’origine. Il serait illusoire de penser que sous le capitalisme, des prolétaires puissent avoir une situation stable et confortable. Une telle situation est déjà impossible pour le prolétariat français, alors elle l’est encore plus pour les prolétaires immigrés, dominés parmi les dominés, au point que nombre d’entre eux sont obligés d’accepter n’importe quel emploi difficile et mal payé.
La violence de la police, comme nous l’avons vue ce lundi 23 novembre Place de la République, n’est ainsi que le dernier maillon de la chaîne de la violence de ce système. Face à cette situation, il n’est pas d’autre solution que de lutter pour abattre l’impérialisme.