Depuis le 3 janvier, de forts soupçons pesaient sur l’armée impérialiste française à propos d’un bombardement effectué dans la région de Bounti, au Mali. Suite à cette frappe aérienne, qui a fait 22 morts, des associations locales ont affirmé que la majorité des victimes étaient des civils qui célébraient un mariage. Près de trois mois après les faits, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), une mission de l’ONU, est en mesure de confirmer que les victimes sont bel et bien des civils et que c’est une frappe française qui les a tués.
En janvier, lorsque la polémique avait éclaté, le ministère des armées s’était aussitôt défendu, affirmant qu’une frappe militaire française avait bien eu lieu dans la région, mais que celle-ci avait visé un groupe de terroristes liés à Al-Qaida. Plus tard, l’armée française avait essayé de semer la confusion en laissant penser qu’une frappe menée depuis un hélicoptère avait pu avoir lieu dans la même région au même moment, accusant ainsi à demi-mots l’armée malienne. En effet, au Mali, la seule force militaire disposant d’avions bombardiers est l’armée française, mais l’armée malienne dispose d’hélicoptères d’attaque.
Si l’enquête menée par l’ONU a démontré que des djihadistes se trouvaient bel et bien sur les lieux et que trois d’entre eux ont été tués par cette frappe aérienne, cette enquête prouve surtout que c’est un mariage de civils qui a été bombardé. Ainsi, si trois victimes se trouvent être des djihadistes, les 19 autres sont des civils.
Depuis le début de l’opération impérialiste Serval, dont Barkhane a pris le relais, ce n’est pas la première fois que des civils sont tués par l’armée d’occupation française : le 1er septembre 2020, un civil malien avait été tué par l’armée française, en mars 2019, ce sont trois civils maliens qui avaient également été massacrés et en novembre 2017, un enfant de 10 ans était tombé sous les balles françaises.
Ces nombreux morts civils au Sahel viennent contredire la version officielle de l’impérialisme français, selon laquelle l’opération Barkhane serait une opération « propre » dans le cadre de laquelle sont menées des « frappes chirurgicales ». Cette sale guerre d’occupation, menée en premier lieu pour défendre les intérêts stratégiques de l’impérialisme français dans la région, n’a rien de propre, tant pour ce qui est de ses motivations profondes que de la manière dont elle est menée.
Pour dénoncer les massacres commis par l’impérialisme français, les Jeunes Révolutionnaires de Lyon ont accroché une grande affiche sur laquelle on pouvait lire « L’impérialisme français tue des civils en Afrique ! France dégage ! »