Depuis début mars, les salariés de l’usine SAM, à Viviez, dans l’Aveyron, sont en lutte pour sauver leur emploi. Leur usine, qui produit des pièces en aluminium pour Renault, est menacée de fermeture par son propriétaire, le groupe chinois Jinjiang.
En décembre 2017, quand ce groupe chinois, un géant de l’aluminium, avait racheté l’usine, en promettant des investissements massifs, les salariés pensaient alors que leur calvaire était terminé et que leur emploi allait enfin être sauvé. Trois ans et demi après, les promesses d’investissement se sont envolées, et le groupe chinois, qui a déjà supprimé 67 postes, souhaite désormais se débarrasser de l’usine.
Aujourd’hui, ce sont 365 emplois qui sont menacés. Les ouvriers, eux, ne se laissent pas faire et bloquent totalement le site depuis le 15 avril pour exiger un plan de reprise viable avec le moins de suppressions de postes possible.
Dans leur lutte, les ouvriers ne sont pas seuls : ce mardi 20 avril, ce sont plus de 2000 personnes qui ont manifesté devant l’usine pour les soutenir, et un nouveau rassemblement est d’ores et déjà prévu ce dimanche 25 avril.
Le 15 avril déjà, les ouvriers s’étaient rendus à Rodez pour exiger un rendez-vous avec la préfète, mais aussi et surtout une entrevue avec le « plus haut niveau ministériel ». À cette occasion, les ouvriers avaient largement dénoncé le comportement de Renault, qui fait pression sur l’État pour bloquer les possibilités de reprise du site qui n’émanent pas de grands groupes. Les ouvriers portaient ainsi des pancartes avec écrit « État, marionnette de Renault ». À la préfecture, ils ont été accueillis par des policiers en équipement de maintien de l’ordre, témoignant du manque de volonté de l’État de soutenir ces ouvriers en lutte pour sauver leur emploi.
Loin de se laisser abattre, les ouvriers continuent leur grève avec un blocage complet du site : des containers de stocks non livrés à Renault ont été renversés devant l’entrée des bureaux administratifs de l’usine, et bloquent ainsi l’accès, et les assemblées générales des ouvriers votent à chaque fois la reconduite de la grève à l’unanimité.