Ce mardi 27 avril, l’observatoire des multinationales a révélé que le CAC40 s’apprêtait à verser 51 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. Ainsi, en pleine crise sanitaire, alors que la pauvreté augmente, les propriétaires des grandes entreprises, qui ont bénéficié de milliards d’euros d’aides publiques, se gavent en se mettant des milliards dans les poches.
Les dividendes, c’est l’illustration parfaite de ce qu’est l’exploitation capitaliste. En effet, un dividende, c’est une somme d’argent touchée par une personne en vertu de sa propriété de parts dans une entreprise. Un dividende n’est donc pas un salaire, il n’est pas versé en échange d’un travail. Non, pour toucher un dividende, le simple fait d’être propriétaire d’une partie d’une entreprise suffit. Les dividendes sont donc des revenus parasitaires : les personnes qui les touchent ne produisent rien mais s’enrichissent quand même.
Bien-sûr, les dividendes ne tombent pas de nulle part, ce n’est pas de « l’argent magique ». Les dividendes sont le fruit de l’exploitation, puisqu’ils représentent de la plus-value. Cela signifie que, pour que des actionnaires touchent des dividendes, il faut au préalable que des travailleurs aient produit des marchandises, produit de la valeur, pour que l’entreprise fasse des bénéfices. Ceux qui produisent tout, ceux qui font qu’il existe des dividendes, ce sont donc bien les ouvriers, car ce sont eux qui font tourner les entreprises. Pourtant, pendant que des milliardaires s’en mettent plein les poches en encaissant des dividendes, en se mettant dans les poches les richesses produites par les travailleurs, les ouvriers, eux, ne touchent qu’un faible salaire, très largement inférieur au montant des dividendes touchés par les actionnaires. Les actionnaires sont donc des parasites, au sens propre du terme : ils vivent aux dépens des autres, et en l’occurence des travailleurs.
Ainsi, en pleine pandémie, alors que plus de 100 000 personnes sont mortes du Covid-19 en France, alors que de très nombreux ouvriers vont quotidiennement travailler en prenant le risque de se contaminer et de contaminer leurs proches, les actionnaires du CAC40 se gavent. Le CAC40 regroupe les 40 entreprises françaises à plus forte capitalisation boursière, autrement dit, les grands monopoles capitalistes français. Pendant la crise sanitaire, l’intégralité de ces 40 entreprises a bénéficié d’aides publiques de la part de l’État : prêts garantis, chômage partiel, fonds de soutien, aide au financement sur les marchés, reports de cotisations, apports en capital, plan de relance, etc. Tout cela représente des milliards d’euros dépensés par l’État pour maintenir à flot les profits de ceux qui nous exploitent. Tout cet argent aurait pu servir à donner plus de moyens aux hôpitaux, à construire des écoles, à augmenter les salaires de certains travailleurs de la fonction publique, etc. Mais non, il a été versé sans aucune contrepartie à d’immenses entreprises, qui ont profité de la crise pour asseoir encore un peu plus leur position de monopole, et tout cela sur fonds de chantage à l’emploi : les grandes entreprises et l’État nous expliquent que ces aides publiques étaient inévitables pour sauver des emplois.
Le fait que seulement 40 entreprises versent 51 milliards d’euros à leurs actionnaires démontre que ces entreprises sont loins de la faillite, puisqu’elles ont les moyens financièrement de rémunérer gracieusement les parasites actionnaires. Bien évidemment, tout cela vient totalement contredire le discours bourgeois selon lequel augmenter les salaires est impossible. Les entreprises du CAC40 emploient environ 5,1 millions de personnes, cela signifie que chaque salarié du CAC40 s’est fait voler 10 000€ par les actionnaires au cours de l’année écoulée. Parmi ces 5,1 millions de personnes se trouvent de nombreux cadres grassement payés, ainsi, si on les exclue du calcul, le montant volé aux travailleurs du CAC40 est encore supérieur.
Il s’agit là d’une injustice criante : celles et ceux qui produisent tout se retrouvent dépossédés des fruits de leur travail, pendant que les milliardaires exploiteurs vivent dans le luxe en s’enrichissant sur le dos des travailleurs.