Dans le sud du Pays-Basque, les ouvriers de l’usine Tubacex mènent une lutte intense contre un plan de licenciement. En grève depuis plus de 80 jours, ils ont multiplié les actions depuis le début de leur mouvement, montrant une détermination sans faille, malgré une répression intense de la part de la police basque.
Alors que l’entreprise Tubacex, qui produit des tubes en acier, prévoit de supprimer 129 postes dans son usine basque, les ouvriers luttent avec une immense détermination pour sauver leur emploi. Au Pays-Basque, ces ouvriers sont devenus le symbole de l’abnégation de la classe ouvrière, le symbole du prolétariat qui ne se rend pas, qui refuse la fatalité et qui lutte jusqu’au bout, même quand la situation est difficile.
Il faut dire que la violente répression orchestrée par le gouvernement basque a grandement contribué à renforcer la détermination de ces ouvriers. En effet, le 23 février, alors que des briseurs de grève (principalement des cadres de l’entreprise) essayaient de rentrer dans l’usine en bus, les grévistes s’y sont opposés et ont tenté de bloquer les bus. La police basque est alors intervenue, déclenchant de violents affrontements avec les ouvriers, qui ont défendu leur piquet de grève. Depuis, la lutte n’a fait que s’intensifier. Le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, les ouvrières de l’usine ont fait face à la police. Fin mars, la police basque a essayé d’évacuer le piquet de grève, déclenchant à nouveau des affrontements. Quelques jours plus tard, les ouvriers ont symboliquement brûlé leurs lettres de licenciement.
Aujourd’hui, le mouvement en est à son 86ème jour de grève, et depuis des semaines, plus rien ne sort de l’usine : la production est totalement à l’arrêt. Les ouvriers sont déterminés à aller jusqu’au bout, jusqu’à la victoire, et, en ce sens, ils donnent un exemple magnifique aux prolétaires du monde entier. Dans un contexte où les fermetures d’usines et les plans de licenciement se multiplient partout, et notamment en France, des luttes de ce type se jouent dans de très nombreux endroits. Dans l’Aveyron, les ouvriers de l’usine SAM ont ainsi récemment obtenu, après trois mois de lutte, un plan de reprise du site avec maintien de la plupart des emplois. À la fonderie de Bretagne, dans le Morbihan, les ouvriers continuent leur lutte débutée le 27 avril. Ils occupent leur usine, et sont allés jusqu’à séquestrer leur direction pendant plusieurs heures il y a deux semaines. Ces luttes d’ouvriers refusant que le patronat ne fasse des économies sur leur dos, en les jetant du jour au lendemain comme de vulgaires mouchoirs, sont d’une importance capitale : elles redonnent la dignité que le patronat nous vole au quotidien, elles montrent un haut degré d’abnégation et préparent à des luttes encore plus intenses pour les années à venir.