Alors que, ce samedi 15 mai, une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien était prévue à Paris, dans le quartier Barbès, le gouvernement a décidé d’interdire tout rassemblement.
Cette annonce intervient dans un contexte d’intensification des opérations criminelles menées par l’État israélien dans la bande de Gaza et dans les quartiers est de Jérusalem. En effet, ces derniers jours, en plus des tentatives d’expulsion de familles palestiniennes dans le quartier de Sheikh Jarrah, en plus de la violente répression menée autour de la mosquée al-Aqsa, les forces armées israéliennes ont lancé une campagne de bombardements dans la bande de Gaza.
Israël justifie ses opérations criminelles par une volonté d’écraser la résistance palestinienne, qualifiée de terroriste. Pourtant, ces derniers jours, la majorité des civils n’ont pas été tués par des roquettes tirées par le Hamas mais bien par les bombes israéliennes. À Gaza, au moins 119 personnes, dont de nombreux civils, parmi lesquels 31 enfants, ont été tués en quelques jours par les bombardements israéliens. Et cela n’est pas près de s’arrêter : Israël prévoit d’intensifier ses agressions contre le peuple palestinien. Dans cette perspective, l’État hébreu opère d’importants déplacements de soldats, et depuis deux jours, les chars israéliens encerclent la bande de Gaza, laissant présager une possible opération similaire à celle de 2014, qui avait fait plus de 2000 morts, majoritairement civils, côté palestinien.
Face à ces crimes commis par Israël, la solidarité internationale se met en place, et des rassemblements de soutien au peuple palestinien ont lieu dans le monde entier. En France, le gouvernement cherche à empêcher toute action de solidarité. Ainsi, le mercredi 12 mai à Paris, un premier rassemblement avait été interdit, et le Président de l’association France Palestine Solidarité avait été arrêté et placé en garde à vue. Ce samedi 15 mai, une grande manifestation doit avoir lieu, mais le gouvernement de l’État français a décidé de l’interdire au motif fallacieux de risque de débordements. Pour justifier cette interdiction, le gouvernement fait appel au souvenir des manifestations de juillet 2014 à Paris, au cours desquelles des milliers de jeunes, principalement prolétaires, avaient courageusement affronté la police lors de manifestations de solidarité avec la Palestine.
Cette interdiction de manifestation, au motif d’un risque de trouble à l’ordre public, cache en réalité un grand soutien de l’État français à l’État israélien. En effet, ce jeudi 13 mai, l’Élysée a publié un communiqué de soutien à peine masqué aux opérations criminelles menées par Israël. Dans ce communiqué, l’Élysée affirme qu’Emmanuel Macron a, d’un côté, « présenté ses condoléances » pour les victimes civiles palestiniennes des bombardements israéliens et, de l’autre, condamné fermement les tirs de roquette de la part du Hamas. Ainsi, les dizaines de victimes civiles des bombardements israéliens ne sont pour l’Élysée que de tragiques victimes collatérales, là où les actions de la résistance palestinienne sont de véritables actes de terrorisme. Cette manière de présenter les choses par le gouvernement français, mais aussi par de nombreux médias et politiciens, occulte totalement le fait que c’est l’État d’Israël qui occupe la Palestine et cherche à toujours plus coloniser les territoires dans lesquels sont retranchés les palestiniens.
Malgré la volonté du gouvernement de l’État français de faire taire toute voix exprimant sa solidarité avec le peuple palestinien, les actions de solidarité se multiplient partout en France, comme par exemple à Lyon où la jeunesse révolutionnaire s’est mobilisée ce jeudi 13 mai en prévision du rassemblement de samedi.