Un sondage IFOP a révélé, pile avant les élections régionales et départementales de ce dimanche, une intention d’abstention record. Le chiffre pourrait en effet atteindre 60%, du jamais vu depuis le début de ces élections. De scrutin en scrutin, ce taux a beaucoup progressé, passant de 22,7% en 1986, à 50,1% aux dernières élections de 2015. Mais cette année, il pourrait exploser et dépasser largement la majorité du corps électoral, sans compter les votes blancs et nuls.
Ces élections, dont on nous rabâche pourtant les oreilles depuis des semaines, n’intéressent-elles donc personne ? Y a-t-il un désintérêt pour la politique à l’heure du Covid ? Au contraire, il existe depuis plusieurs années un bouillonnement politique et de grands mouvements. Mais la tambouille électoraliste ne prend plus : depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, l’abstention a été majoritaire ou presque à tous les scrutins ; législatives, européennes, municipales, et désormais peut-être régionales et départementales.
Ce rejet de la participation électorale a de multiples causes. La progression d’un ras-le-bol face à des élections inutiles et qui nous mènent toujours au même type de dirigeants au service d’une bourgeoisie de plus en plus réactionnaire est à souligner. Ne plus croire en les élections est devenu un lieu commun, c’est ce que soulignent les sondeurs comme Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’IFOP. Pas étonnant, dés lors, que le gouvernement cherche à ouvrir le vote aux plus jeunes et peut-être même à le rendre obligatoire.
Ces élections ne sont même pas passées, et déjà on nous annonce les prochaines, les présidentielles de 2022. Le duel Macron-Le Pen est déjà prêt à être joué, tous les acteurs sont en place. Où est la démocratie ici ? Où est le choix ? Face à cette farce, où l’on nous joue une pièce de théâtre « démocratique » pour justifier l’augmentation de l’exploitation, de nouvelles réformes anti-populaires et des lois réactionnaires pendant 5 ans, il n’est pas étonnant qu’une majorité s’abstienne. Car les larges masses ne trouvent plus d’intérêt à jouer le jeu de leurs oppresseurs. Mais simplement ne pas voter, ce n’est pas une victoire. Transformer l’abstention passive en boycott actif, expliquer et conscientiser l’incapacité des scrutins bourgeois à changer les choses, travailler sur le terrain à transformer réellement la vie pour nous toutes et tous sans attendre d’être élus, voilà une tâche pour les révolutionnaires à l’aube d’un nouveau cycle électoral.