A un an de la présidentielle, le « climat social », comme le disent les grands médias, est déterminant. Les mesures sanitaires ont été progressivement levées ces dernières semaines, et la campagne présidentielle s’est engagée. Le président Macron, qui fait son « tour de France », parle d’un pays « sans tension », heureux de revenir à la normale, de vivre un rebond économique. Voilà l’image de notre société en 2021 qui est faite par Macron : un pays apathique, où, c’est vrai, des « agitateurs » viendront toujours faire des chichi contre les réformes, alors que la majorité les soutient. Cette propagande, le gouvernement l’utilise pour avancer ses projets, notamment sur le plan des retraites, où le recul de l’âge de départ est à nouveau sur la table suite à des propositions du MEDEF.
Quelle est la situation réelle ? Vit-on dans un pays apaisé ? Non, le « climat social » annonce des orages ! Aux Aéroports de Paris, deux grèves ont été décidées en juin et juillet contre les baisses de salaire liées à la situation sanitaire et les licenciements. Ce mouvement intersyndical dénonce la direction des Aéroports de Paris et leur traitement honteux de la crise. Rappelons que les Aéroports de Paris appartiennent encore à l’État, et que celui-ci voulait les privatiser avant la crise.
Ce mouvement n’est pas le seul : grève SNCF suite à la pression sur de nombreux sites, grève des internes en médecine, mouvement des fonctionnaires territoriaux, grève de l’usine Degrenne dans le Calvados, grèves du nettoyage à Lyon, grève à Auchan dans le Nord, en Savoie, et même à la radio Europe 1, que le groupe Vivendi (Bolloré) souhaite affilier à CNews et à la propagande réactionnaire. Tous ces mouvements, nombreux, et avec eux d’innombrables luttes locales, peu médiatisées, montrent bien la situation. Alors que le gouvernement veut faire croire que rien ne bouge, que dans tous le pays on attend patiemment les réformes en se serrant la ceinture après un an et demi de crise économique, la réalité est bien différente ! On se bat pour les salaires, les conditions de travail, contre les licenciements, les fermetures, les cadences et planning infernaux !
Chassez le naturel, il revient au galop : après nous avoir dit que nous étions « en guerre » et qu’il fallait « faire bloc » lorsque le Covid arrivait, Macron et sa clique de la bourgeoisie française cherchent encore un appât pour détourner la majorité de la lutte aujourd’hui. Élections, promesses, réformes, toutes ces politiques anti-populaires ne sont pourtant pas capables d’arrêter ne serait-ce qu’une seule seconde la lutte des classes. Dans cette société, quel que soit le niveau d’oppression, il appelle la résistance. Voilà pourquoi, après un quinquennat de Macron chargé par de multiples crises, l’heure n’est pas à l’apathie. Au contraire, dans les boîtes et au-delà, la lutte n’a jamais cessé, la grogne ne s’est jamais calmée. Il faut désormais l’organiser.